Critique film
Publié le 24/07/2025 à 11:21 par Grégory

Body Trash

Affiche
7 /10
Une nouvelle vitamine est testée en secret sur les habitants d'une petite ville australienne, alors que les précédents tests se sont révélés mortels. Le chercheur qui a découvert la molécule tente de donner l'alerte, mais, contaminé, il décède dans des circonstances atroces. Deux policiers mènent l'enquête, tandis que mutations, effets secondaires violents et hallucinations se multiplient dans la population.
Certains films aiment flirter avec les limites du bon goût, et "Body Trash" s’y jette à corps perdu, sans aucune retenue. Réalisé par Philip Brophy (figure de l’expérimentation musicale et cinématographique australienne) ce body horror sorti en 1993 est un pur produit de son époque : radical, étrange et fascinant dans sa manière de transformer l’horreur corporelle en satire sociale délirante.

L’intrigue se déroule dans un quartier résidentiel typique de la banlieue de Melbourne, où les habitants deviennent les cobayes involontaires d’un nouveau complément alimentaire aux effets... disons, dévastateurs. Très vite, leurs corps se transforment, mutent, fondent, explosent même, sous l’effet d’une mystérieuse formule chimique censée améliorer leur santé. Ce pitch simple sert surtout de prétexte à une avalanche de scènes grotesques, de mutations hallucinées et de séquences gores souvent inventives.

Là où "Body Trash" se démarque de nombreux films du genre, c’est dans son ton : à mi-chemin entre l’horreur pure et la satire, il dépeint avec un humour noir assez grinçant les travers de la société de consommation, l’obsession pour la santé et la perfection physique. C’est absurde, parfois dérangeant, souvent drôle, et surtout bourré d’énergie.

Visuellement, Philip Brophy s’appuie sur des effets spéciaux pratiques qui, sans atteindre la sophistication des grands noms du genre, réussissent à créer un véritable malaise organique. Les chairs se distordent, les visages gonflent, les corps éclatent dans un déluge de latex et de faux sang. C’est artisanal, certes, mais c’est justement ce côté "fait main" qui confère au film un charme indéniable pour les amateurs de cinéma bis.

Côté casting, on sent les acteurs parfaitement conscients de l’absurdité de ce qu’ils jouent et ils y mettent un second degré salvateur. Quant à la musique (composée elle-même par Philip Brophy), elle accompagne parfaitement l’ambiance surréaliste du film.

Bref, "Body Trash" n’est pas destiné au grand public, c’est évident. Mais pour les amateurs de curiosités horrifiques, de cinéma trash australien et de body horror à l’ancienne, c’est un vrai petit bijou méconnu, délirant et audacieux.
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