Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe... Mais les heures passent et un constat s'impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume...
Daniel Roby démarre comme directeur de photographie avant de réaliser son premier film en 2004, "Peau Blanche". Il fut primé au Festival international du film de Toronto. Son second long métrage, "Funkytown", fait une sortie remarquée au Canada en explosant le box-office en 2011. En 2015, il réalise des épisodes de la série télévisée "Versailles".
En 2018, il revient avec un nouveau long-métrage, "Dans la Brume", qui est son premier film français. Le réalisateur signe un film d'anticipation inhabituel dans le paysage cinématographique français. Une œuvre qui se veut réaliste d'une situation catastrophique qui emmène le spectateur dans une aventure intrigante, intéressante et originale. On sent une réelle volonté de la part du réalisateur de reléguer au second l'aspect catastrophe au profit d'un drame humain. Comme si le réalisateur avait prétexté une catastrophe pour en réalité mieux étudier les comportements humains aux prises avec l'angoisse d'une fin toute proche. Il est donc intéressant de voir comment chacun va réagir et notamment cette famille et un couple de retraités. Ainsi, le spectateur observe tout au long de l'histoire ces différentes générations essayant de s'en sortir. Le film bénéficie d'un rythme assez soutenu avec des rebondissements qui ne manquent pas mais qui restent parfois un peu trop facile. Et certaines scènes n'apportent pas toujours quelque chose. Mais ces faiblesses sont contrebalancées par des effets visuels convaincants et une ambiance générale continuellement sous tension. Les enjeux dramatiques sont bien présents et quelques retournements inattendus sont bienvenus. Une expérience de cinéma humaine et intense.
Daniel Roby signe une réalisation efficace et qui fonctionne parfaitement pour ce genre de film. La mise en scène profite aux acteurs et prend le temps d'installer les situations, les décors parisiens sous la brume sont une belle prouesse technique, la photographie pâle aux couleurs froides amène cette atmosphère asphyxiante omniprésente durant tout le film et la bande-son laisse place aux bruits du quotidien.
Romain Duris est au casting de ce film dans un rôle à contre-emploi où il est très impliqué. Avec son charisme naturel et son talent surprenant pour les aspects plus physiques de son rôle, il emporte l'adhésion de tout le monde. Pour l'accompagner, Olga Kurylenko se retrouve elle aussi dans un rôle inattendu. Un rôle de femme de tête, brillante et solide où elle fait forte impression. Elle est très photogénique, professionnelle et passionnée par ce qu'elle fait et ça fait plaisir à voir. Mention spéciale à la jeune Fantine Harduin qui n'en est pas à son premier film et qui arrive à tirer son épingle du jeu face à deux acteurs plus expérimentés.
Pour sa nouvelle réalisation, Daniel Roby signe un film dystopique inattendu dans un paysage cinématographique français balisé et qui se révèle être intéressant à suivre de par sa tension dramatique humaine. Même s'il n'est pas parfait, le film a le mérite de sortit un peu du lot et c'est suffisant pour encourager cette prise d'initiative qu'on aimerait plus récurrente.