Ali, jeune tunisien rêvant d’une vie meilleure, mène une existence solitaire, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. À la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali s’éveille à la colère et à la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre...
Écrit et réalisé par Lotfy Nathan, cinéaste d'origine égyptienne habitant aux États-Unis, "Harka" est un drame social qui s'inspire de l'histoire vraie de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien, qui s'est immolé le 17 décembre 2010 devant le siège du gouvernorat. Suite à son suicide, de nombreuses manifestations et réactions ont conduit au printemps arabe...
Présenté au "Festival de Cannes 2022" dans la section "Un Certain Regard", le long métrage a obtenu le Prix d’Interprétation Masculine pour Adam Bessa qui effectivement nous propose une performance remarquable dans le rôle d'Ali, un jeune tunisien vendeur d'essence de contrebande qui rêve d'une vie meilleure... "Harka" n'est pas dénué d'intérêts avec l'interprétation magistrale de l'acteur principal, l'exploitation de sujets percutants comme la corruption en Tunisie et les inégalités sociales mais aussi des moments très émouvants qui ne manqueront pas de vous bouleverser, il n'en reste pas moins que le film de Lotfy Nathan manque cruellement d'un certain rythme avec beaucoup de longueurs et une mise en scène peu originale. A noter, on remarquera un effort de la part de la production et du cinéaste d'avoir réalisé son film à Sidi Bouzid en Tunisie là où la révolution a commencé...
Au niveau du cast, on retiendra aussi les présences de Salima Maatoug, Ikbal Harbi, Najib Allagui et Khaled Brahem. Ils sont pour la plupart novices dans le métier mais dans l'ensemble ils s'en sortent plutôt bien.
Bref, "Harka" est un film réussi porté par la performance remarquable de Adam Bessa. Même si le scénario reste conventionnel et le rythme assez lent, le film se regarde sans déplaisir.