Critique film
Publié le 28/01/2016 à 14:01 par Ciné Vor

Les 8 Salopards

Affiche
9,5 /10
Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…
Huit salopards pour composé, le Huitième film de Tarantino et pas des moindres, des habitués comme Michael Madsen, Christophe Waltz, Kurt Russel, Tim Roth, Zoe Bell ou encore Samuel L Jackson et Walton Goggins. Ces deux derniers nommés s'avèrent à mon goût les deux interprétations les plus brillantes du film associé à l'incroyable performance de Jennifer Jason Leigh qui les dominent. Le cinéphile Tarantino, nous propose un film fascinant, dérangeant et brutal. Un western qui sort des sentiers battus et nous entraîne vers un huis clos effrayant, tendu et sanguinaire. Une intrigue menée tel un thriller, brillamment ficelé et se dévoilant en cinq chapitres qui déploient tout le style du cinéaste.

J'ai lu et entendu ici et là, que ce dernier Tarantino semblait trop long et trop dialogué. Perso, je vous le dis tout net : "ceux qui disent et écrivent cela, n'ont jamais vu un Tarantino de leur vie !" Car oui, dans les films de ce cinéphile invétéré, les scènes de dialogues sont nombreuses, mais elles sont loin d'être inutiles, il apporte son lot de messages à travers des répliques croustillantes et mémorables. On rit et on s'extase devant la conception de telles scènes où alors on n'a pas tout compris. Je pense sincèrement que ce genre de cinéaste est en voie de disparition et ne pas l'apprécier à sa juste valeur me parait complètement impertinent.

Pour en revenir ce nouveau bijou qu'est "Les 8 salopards", je n'ai personnellement pas vu passer les 2 h 45 et j'en demandais même encore. Comme à son habitude, le cinéaste dévoile son intrigue de manière chapitrée pour en arriver à son final sanglant, mais la nouveauté est qu'il n'avait jamais engagé un sujet aussi politique et actuel dans sa filmographie. Il frappe ici un grand coup, en dénonçant de belles manières le racisme, à la fois de manière psychanalyste, à la fois de manière horrifique. Cette nouvelle ½uvre s'annonce d'ores et déjà comme majeure dans la carrière du réalisateur. On découvre ici, que le cinéma peut encore nous proposer du très lourd, et que cet homme n'y est pas pour rien, il innove, et porte son regard à travers ses images, et dirige ses acteurs avec un style qui lui est propre. Mais ces acteurs ont un mérite qui est le leur. Car oui, ils sont tous très bons, percutants, efficaces et charismatiques. Jennifer Jason Leigh est nettement au-dessus du lot dans ce film, mais serré de prêt par un Samuel L Jackson et un Walton Goggins des grands jours. Les autres ne sont pas en reste, mais ce trio m'a paru exceptionnel et incroyablement authentique !

Pour ma part, vous l'aurez compris, j'ai totalement été séduit, j'ai pris ma huitième claque Tarantino et je tends déjà l'autre joue. Le film est fascinant de bout en bout, violent, drôle, captivant et terrifiant. Ses personnages et son scénario sont le reflet de la filmographie personnelle du cinéaste, présentée sous la forme d'un cocktail détonnant qui décape le western et le thriller horrifique avec talent et démesure. En bref, un nouveau chef d'oeuvre !
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