Critique film
Publié le 12/10/2018 à 17h09 par Kévin Aubin
Première Année
7,5 /10

Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.

Thomas Lilti entame des études de médecine durant lesquelles il met en scène quelques courts-métrages. Parallèlement à l’exercice de ses fonctions de médecin généraliste, il réalise son premier long, Les Yeux bandés. Par la suite, il participe à l’écriture de scénarios avant de réaliser son second film en 2014, Hippocrate. Un film centré sur un milieu que le réalisateur connaît bien, l’hôpital, nommé dans plusieurs catégories des César. Deux ans plus tard, il signe à nouveau un film centré sur le milieu médical avec Médecin de campagne.

En 2018, il revient avec Première année, nouveau film sur l’univers de la médecine. Le réalisateur signe avec cette comédie dramatique une incursion dans l’université, ici la PACES, et l’énergie des étudiants au travail. Un film qui fait écho à son vécu et qui montre de façon réaliste la difficulté de s’engager dans une première année d’étude médicale. Le réalisateur dépeint un univers féroce, documenté avec le souci du détail qui permet aux spectateurs de vivre intensément une première année de médecine. Une immersion humaine où le collectif côtoie l’individualisme et met en exergue un choc des classes sociales pas toujours montré mais pourtant bien présent. Au-delà de la simple documentation d’une première année universitaire en PACES, le film montre également l’intime des personnages notamment leurs conditions de vie pour que le spectateur se rende vraiment compte du « parcours du combattant » traversé par ces jeunes aspirants à devenir médecin. On ressent la violence psychologique et parfois physique ressentie par les étudiants où l’enjeu est si important que l’atmosphère en devient pesante avec une certaine tension qui s’installe tout du long. Même si le film accuse quelques baisses de rythmes avec des moments moins percutants mais ce sont ces moments plus légers qui permettent aux spectateurs de respirer. Les rebondissements restent minimalistes mais dans le bon sens du terme et l’ensemble du film se regarde sans déplaisir. Et même si l’effet de surprise n’est pas au rendez-vous, on se laisse vite emporter par cette histoire qui ne montre sûrement pas tout voire est en deçà de la vérité mais qui reste intéressante à suivre. N’oublions pas que c’est aussi un film sur l’amitié et la famille. L’authenticité est assurément le mot qui résume parfaitement le métrage.

Thomas Lilti est l’homme de la situation qui arrive à recréer un univers vérace sans fioriture. La mise en scène profite aux acteurs et plonge le spectateur à leur côté, les décors retranscrivent bien la vie étudiante parisienne façon métro, boulot, dodo, la photographie aux lumières naturelles parfois ténues restitue l’authenticité de l’histoire du film et son aspect réaliste et la bande-son mélange les genres musicaux et exprime autant l’énergie que la fragilité de la jeunesse. Une réalisation avec une volonté de bien faire sous tous les angles et où le résultat est plus que convaincant.

Vincent Lacoste retrouve le réalisateur dans cette seconde collaboration et une nouvelle l’acteur se révèle. Il s’affirme de plus en plus dans ses rôles et prouve qu’il est l’un des meilleurs de sa génération. Mais celui qui étonne est William Lebghil qui trouve un nouveau premier grand rôle au cinéma. Faisant son petit bonhomme de chemin, l’acteur est parfois là où on ne l’attend pas et fait toujours mouche dans ses rôles. Il est à suivre de très près. Un duo d’acteurs qui fonctionne parfaitement à l’écran avec une énergie communicative. Les seconds rôles du film ne sont pas en reste et viennent compléter le casting comme il se doit.

Pour sa nouvelle réalisation, Thomas Lilti signe une œuvre personnelle simple et efficace qui porte à réfléchir. Humaine et réaliste, cette comédie dramatique parlera au plus grand nombre notamment aux étudiants.

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