Test jeu vidéo
Publié le 20/10/2022 à 12h07 par Pikminouchon
Kamiwaza : Way of the Thief
7 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION

Le studio japonais Acquire est un spécialiste des jeux de niche depuis plusieurs années maintenant. Il est surtout connu pour être le studio créateur de l'inoubliable série Tenchu sur PsOne, un jeu d'infiltration se déroulant pendant la période féodale japonaise. Plus tard, cette série a été déclinée sous d'autres formes et spin-off, comme Shinobido ou Way of the Samurai... Plus récemment, Acquire s'est illustré avec la sulfureuse série des Akiba's Trip (où on passait son temps à déshabiller tout le monde dans les rues de Tokyo!) ou avec l'innovant Octopath Traveler pour le compte de Square Enix...

Aujourd'hui, et avec le support de l'éditeur NIS, Acquire nous ressort un vieux titre PS2 de 2006 : Kamiwaza. Particulièrement intéressant et surtout fort méconnu dans nos contrées occidentales, ce jeu n'était jusque-là disponible qu'au japon et lorgne clairement du côté de Tenchu, sauf qu'il y a un twist !

Plutôt que d'incarner un énième ninja ou un classique samurai, Acquire nous propose d'incarner un voleur au grand cœur, qui vole les riches au profit des plus pauvres. Ainsi, lors de sa première mission qui office de tutoriel, le jeune Ebizo, accompagné de son mentor Ainozuke, prend conscience de la barbarie de ses coéquipiers du gang des Corbeaux d'Argent. Désabusé, il sauvera pourtant une jeune orpheline d'un carnage inattendu. Dix ans plus tard, la jeune Suzuna, qu'Ebizo élève comme sa propre fille, tombe gravement malade et les soins coûtent bien entendu une blinde ! Pas le choix : alors qu'il menait une vie paisible, Ebizo va devoir reprendre du service et fouiller quelques poches pour se faire un pécule et sauver la demoiselle...

Il s'agit donc d'un jeu d'action en 3D qui nous fait visiter les bas-fonds de la ville de Mikado, sous l'époque Edo. L'ambiance est travaillée comme il se doit avec de vieilles maisons en bois, de petits jardins zen, des rues commerçantes typiques... Ebizo se déplace à tâtons et doit veiller à ne pas éveiller les soupçons de ses victimes : une jauge de bruit se remplit progressivement quand vous approchez d'un quidam, même si un mur ou une paroi le dissimule. Pratique ! On peut alors lui fouiller les poches et remplir son sac de voleur, à condition de ne jamais se montrer trop gourmand ! Ce gros sac fourre-tout permet de stocker votre butin et ne doit jamais vous quitter, néanmoins sa contenance est limitée au départ : il faudra être sélectif sur les objets à dérober, leur valeur fluctuant... La plupart du butin se vole en appuyant une fois sur la touche « Y » mais, pour les plus gros ou les plus onéreux, il faudra matraquer le bouton et faire attention à ne pas se faire surprendre ! Toutefois, il est toujours possible de mettre un ennemi à terre en s'acharnant sur lui. Dans ce cas, votre style de voleur laissera clairement à désirer et la note finale ira avec.
Ebizo profite de toute une panoplie de mouvement (et d'un sacré jeu de jambes !) pour se cacher à la vue de ses victimes : longer les murs, se faufiler, passer sans bruit, sauter élégamment en les dépouillant au passage … Plusieurs possibilités s'offrent au joueur mais le jeu manque quand même de verticalité et le gameplay tourne un peu en rond à la longue. Pour varier les plaisirs, on peut toutefois déposer le sac à terre et y shooter dedans : à vous les objets trop haut perchés. Dans le même ordre d'idée, on peut également neutraliser un ennemi en le mettant KO... Marrant !

Techniquement, on l'a vu, il s'agit d'un vieux titre PS2 de 2006, repris dans sa grande globalité... Les décors, dépouillés par nature, ne choque pas trop : des masures zen, à la déco minimaliste, des panneaux en papier, des tatamis... On est dans le ton, même si les textures font le minimum syndical. A l'inverse, les personnages n'ont fait l'objet d'aucune nouvelle modélisation : c'est anguleux, sobrement animé, les visages et les mains (comme des battoirs inarticulés !) sont d'époque, pas de doute... Pour un remake, on aurait bien aimé que Acquire se penche sur le problème et travaille davantage les personnages. Résultat : les cinématiques sont hideuses car reprennent le moteur du jeu tel quel. Reste que la mise en scène de cette partie de "loot" géante ne manque pas de pep's avec un une bande son décalée, bien rock, et des inserts sympathiques lors de vos plus belles réussites... En outre, le scénario n'est pas linéaire et dépend de vos choix en tant que voleur, la famille étant le grand thème de cette aventure : un petit parfum de la grande série "Yakuza" de Sega qui n'est pas désagréable et qui propose de prendre en compte votre ascension et votre réputation de brigand au grand cœur. Dans tous les cas, si vous cherchiez une simulation d'infiltration exigeante et pointilleuse, passez votre chemin : Kamizawa fait dans l'arcade et le fun, même si on peut varier les approches et choisir d'y aller avec finesse...

En somme, ce Kamiwaza est un jeu d'action très original bien que techniquement fort daté. L'infiltration est fun, avec des mouvements parfois comiques et un système de jeu qui sort des sentiers battus. Même si le ton de l'histoire est sombre, le déroulé est très fantaisiste et rappellera l'approche qu'Acquire avait eu pour Akiba's Trip. Le jeu est à découvrir en version originale japonaise, sous-titré en anglais : la compréhension de la langue n'étant pas nécessaire pour s'amuser à dérober tout ce qui traîne... Une curiosité vidéo-ludique sympathique qui mérite votre attention !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN CONCEPT TRÈS ORIGINAL

+ UN FEELING ARCADE ET PLUTÔT FUN

+ UNE HISTOIRE INTÉRESSANTE
- TECHNIQUEMENT DATÉ

- DES PERSOS SUPER MOCHES, TAILLÉS À LA SERPE

- UNE DÉTECTION ET UNE INFILTRATION TRÈS FANTAISISTE

- UN GAMEPLAY QUI FINIT PAR TOURNER EN ROND
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