Après un quatrième épisode un peu molasson, on attendait Milestone au tournant (arf !) avec ce 5ème épisode. Si vous vous souvenez bien, MES4 inovait surtout grâce à un arbre de compétence intéressant à gérer, rendant la découverte du mode carrière un peu plus excitante qu'un simple enchaînement de courses. Pour autant, nous étions restés sur notre faim...

Inutile de dire que MES 5 reprend donc cette bonne idée en l'étoffant encore plus : le rider que vous êtes va pouvoir entrer encore plus dans les détails et modeler son avatar ou sa bécane à l'envie.
Pour autant, il fallait apporter quelques autres nouveautés et on les compte sur le bout des doigts : en premier lieu, Milestone nous met face à un rival qu'il faudra battre à plates coutures si vous espérez engranger les crédits plus rapidement. Il faut ainsi se distinguer sur plusieurs points en cours de course (position, départ, rapidité, meilleur tour) et ne pas ménager ses efforts. Là encore, ce petit plus améliore un mode Carrière qui a du mal à se démarquer de la concurrence (notamment des productions de Codemaster...). On commence toujours en plein air, bien loin des stades survitaminés : après 3 courses de qualification, il faut obtenir le grade « Rookie » puis le grade "Pro", sachant qu'une saison complète s'étale sur 17 courses... On peut dire qu'un travail de longue haleine attend le joueur et, heureusement, la touche de rivalité vient y mettre un peu de sel.

Deuxième nouveauté, très attendue des fans des modes multijoueurs : le mode écran splitté ! Enfin on va pouvoir s'en donner à cœur joie entre potes dans le salon ! Bien sûr, le mode en ligne est toujours là et le code réseau fonctionne bien. Néanmoins, c'est vraiment là que l'on se rend compte que la conduite des motos est très bourrine : "pousse-toi que je m'y mette !", voilà qui résumerait parfaitement la jouabilité du titre, les dépassements se font sans finesse et les chutes sont assez rares. Le problème réside aussi dans le manque désormais flagrant d'animations quand les riders se touchent ou se dépassent. Il manque clairement de la vie, de la spontanéïté à l'ensemble, si bien que MES5 offre un rendu assez générique dans l'ensemble malgré des stades (Indianapolis, Houston, etc...) chauffés à blanc.

En tout cas, une chose est certaine : techniquement, le moteur 3D de Milestone plafonne un peu et propose la même chose que MES4, en un poil mieux. On appréciera toujours la modélisation des motos et des riders, la licence officielle, les terrains de jeux US endiablés avec effets pyrotechniques à gogo ! Coté sensations de conduite, la Dual Sense de la PS5 est magnifiquement exploitée avec des retours haptiques efficaces et souvent bluffant en fonction des surfaces, mais rien de vraiment novateur par rapport à l'opus précédent.

En somme, on est un peu déçu par cette nouvelle production de Milestone qui n'apporte que très peu de nouveautés au final. Il reste quand même de nombreux petits ajustements forts appréciables, une ambiance du tonnerre, un mode multijoueur en local ou en ligne (cross-gen !) très complet, un éditeur de circuits toujours plus ergonomique et satisfaisant. Enfin, même si la conduite manque de subtilité, il faut admettre que le jeu est sans doute le plus tolérant et donc le plus accessible de la série et qu'il constitue donc une porte d'entrée parfaite pour les nouveaux joueurs voulant se frotter à cette discipline mécanique.
S'il est loin d'être indispensable pour les fans de la licence, "Monster Energy Supercross 5" est un jeu de course sympathique et suffisamment complet, qui séduira les rookies !