Test jeu vidéo
Publié le 27/03/2025 à 12:41 par Pikminouchon

Monster Hunter Wilds

Affiche
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEURCapcom
ACTION RPG
La poule aux œufs d'or de Capcom est de retour ! "Monster Hunter", c'est le messie, le jeu sur lequel repose l'excellente santé financière du développeur japonais. Forcément extrèmement attendu par les fans du monde entier, après le très réussi épisode "Rise" sur Nintendo Switch (une parenthèse dans la série en fait, développé par une équipe différente de World/Wilds...), MH Wilds reprend donc le gameplay de "MH : World", sorti en 2018, celui qui avait mis la série sur orbite, avec un succès insolent à l'international, aujourd'hui encore !

Si vous ne connaissez pas "Monster Hunter" et que vous souhaitez vous y mettre, vous êtes au bon endroit : Wilds fait de son mieux pour initier le nouveau venu, même s'il reste de nombreuses zones d'ombre dans les tutoriaux... Vous incarnez donc un chasseur et vous allez partir à la chasse aux monstres, immenses et féroces ! Ce jeu de boss à peine déguisé a une particularité : votre personnage ne gagne pas d'expérience au combat. Seuls votre arme et votre équipement se renforcent et deviennent plus puissants, à coup de forge et de crafts ! En somme, la boucle de gameplay est hyper simple : on chasse, on loote, on crafte... et on repart, plus puissant. On pourrait penser que l'ensemble est lassant à la longue, mais c'est mal connaître l'expertise de Capcom !
Le jeu étant d'une richesse folle, tout pousse à la découverte, à commencer par les stars du jeu : les monstres. Nombreux, originaux, impressionnants, mais aussi exotiques, voire exubérants dans leurs conceptions : les superlatifs ne manquent pas tant les designers du développeur japonais se sont lâchés, comme toujours avec leur série phare. Terres sauvages inédites obligent, ces monstres à chasser sont tous de nouveaux venus, ou presque ! Un véritable régal à découvrir, notamment par le biais d'un mode histoire bien ficelé : votre guilde de chasseurs recueille le jeune Nata, un enfant qui a miraculeusement survécu, seul et abandonné, sur ces terres hostiles. C'est l'occasion d'explorer ce territoire immense, ses biomes, ses habitants... A la clef, retrouver la tribu de Nata (les Veilleurs) et, surtout, le terrible monstre qui l'a poussé à l'exil : le Spectre Blanc.
Sur cette histoire finalement très simple se greffent de nombreux personnages de soutien, particulièrement bien caractérisés et sympathiques : que ce soit Gemma, Alma, Olivia (beaucoup de femmes fortes dans cet épisode!), Ronin le Wudwud et bien d'autres comme votre Palicot, les rencontres ne manqueront pas tout au long de la grosse quinzaine de jeu que représente ce gros tutorial. Même si le mode en ligne se rend rapidement disponible, il faudra en passer par là pour débloquer les quêtes de Haut Rang et s'habituer à tout ce nouvel univers...

Sur ce point, on ne peut que saluer la cohérence de l'ensemble : "Monster Hunter Wilds" présente un monde parfaitement conçu, avec des écosystèmes complexes et foisonnants. Ainsi, en cours d'exploration, juché sur sa monture aviaire, il est possible de récolter des tonnes de matériaux, éparpillés dans les décors, d'observer la faune et la flore, d'être le témoin de guerres de territoire pour les monstres les plus puissants, ceux qui n'hésiteront pas à s'affronter avec hargne ! "Monster Hunter Wilds" reprend donc tout ce qui avait fait le succès de l'épisode World, en soignant davantage la narration (le chasseur parle désormais!), notamment lors des nombreuses scènes cinématiques : attendez-vous à une mise en scène véritablement impressionnante, notamment lors de l'entrée en scène de chaque nouvelle créature imposante. C'est aussi l'occasion de mettre en avant un design aux petits oignons, en particulier l'équipement de chasse de votre avatar ou de votre Palicot... Même les scènes où on cuisine vous mettront l'eau à la bouche : les mets ont l'air tellement appétissants, luisants et savoureux. On se croirait dans une production de Vanillaware et leur rapport maniaque à la nourriture (bises à eux !)...

Niveau gameplay, "Wilds" n'innove pas : on reste dans le bourrin, même si chacune des 14 armes se manie différemment, nouveaux movesets à l'appui. Vous aurez vite votre favorite (mais il est possible d'équiper votre monture d'une seconde arme...) et certaines sont plus faciles à manier que d'autres, en tout cas plus accessibles. Peu importe : il y a toujours une occasion de se faire la main en mode histoire ou dans l'une des innombrables quêtes secondaires proposées par Alma...

Comme toujours, le mode en ligne jusqu'à quatre chasseurs est au top et largement configurable (liste d'amis, matchmaking, etc...) : de quoi largement se faire plaisir, pendant des dizaines d'heure ! Néanmoins, les joueurs solo ne seront pas lésés et pourront utiliser leur fusée de détresse pour appeler des Pnj fort efficaces à la rescousse : une sorte de mode "facile", les batailles devenant plus rapides et aisées. Libre à vous d'y recourir... ou pas ! Bien entendu, votre sacoche est également largement customisable, en fonction de votre façon de jouer et de votre habileté au combat. On ne mentionnera pas ici toutes les possibilités offertes par ce "Monster Hunter Wilds", fruit de plus de 20 ans d'expertise et d'améliorations...

Côté gameplay, le constat est simple : "Monster Hunter Wilds" est un jeu efficace, mais très brutal dans son ensemble, même s'il existe des combo pour chaque arme. On regrettera la disparition des filins présents dans Rise, lesquels permettaient une certaine verticalité et vélocité dans le gameplay. De même, il est bien plus difficile (et aléatoire !) qu'avant de grimper sur les monstres, c'est regrettable! A l'inverse, la caméra épileptique est toujours présente et il faut souvent jouer avec le stick pour dégager la vue : les combats ne sont pas toujours super lisibles, d'autant que les effets spéciaux pyrotechniques ne manquent pas et surchargent l'écran en pleine baston !

En fait, la grosse nouveauté de "Wilds" réside dans son mode focus : il est possible de s'acharner sur les blessures des monstres, histoire de récupérer plus facilement un élément de craft bien précis. Un curseur s'affiche et met en surbrillance les points faibles des monstres, déjà bien amochés. Bien entendu, cela affaiblira d'autant plus votre proie, accélérant son trépas ou sa capture... D'ailleurs, concernant la capture de monstre, on déplore l'absence totale d'explication quant à sa mise en œuvre, alors que cette alternative à la mise à mort offre davantage de loot à la clef : grrr...
Néanmoins, Capcom a fait le choix de rendre la chasse bien plus ouverte et fluide qu'avant : à de rares exceptions près, on ne passe plus son temps à traquer, puis à débusquer le monstre, les camps de fortune peuvent se construire un peu partout sur la map, les quêtes se valident parfois sans qu'on ait eu besoin de les sélectionner pour peu que l'on accomplisse certaines tâches... L'idée est de rendre l'ensemble plus naturel, moins figé dans les menus (même s'ils restent nombreux et fouillis les premières heures...). Ultime rafinement : même si votre Seikret (la monture...) ne saute pas, il est possible de la mettre en guidage automatique et elle se rendra d'elle même à destination (le monstre ciblé, l'objet de la quête en cours...) : bien pratique pour trouver son chemin ou pour looter depuis la selle, grâce au grappin... sachant qu'un système de cycle (sécheresse puis abondance) rend certains matériaux plus rares ou disponibles en fonction de la saison de chasse.

Techniquement, RE Engine oblige, on est dans le haut du panier avec de beaux environnements et des personnages principaux très détaillés. Les environnements sont classes et fournis, mais il faut avouer que l'on ne ressent pas le frisson qu'on avait pu avoir lors de la découverte de "MH World", il y a 8 ans... Concernant les grosses bestioles, pas grand chose à redire : on apprécie l'originalité de certaines (des pieuvres!) et surtout la grande qualité de leurs animations, leur conférant, pour chacune, un caractère unique. L'animation n'est jamais prise à défaut malgré tout ce qui se passe à l'écran, un autre très bon point. En fait, le seul gros écueil technique réside dans certaines textures, mal affichées lors des cinématiques : un problème de (dé)compression évident qui mériterait un patch... Du coup, certains environnements en pâtissent plus que d'autres, comme le bassin des puits de pétrole, peut-être moins réussi que les 4 autres zones à visiter. Dommage !

Bref, avec "Monster Hunter Wilds", Capcom a pensé à tout, ou presque. En poussant les curseurs de la customisation au maximum, le développeur a créé un épisode foisonnant et exaltant, à la hauteur de la série. Certes, le jeu ne met pas la même claque que World à l'époque et se repose clairement sur ses acquis, mais il capitalise sur les forces du concept "Monster Hunter" en mettant le jeu en ligne au cœur de l'expérience. Il fait aussi le choix (maladroit ?) de rendre la chasse plus immédiate, gommant la traque instaurée par World ou le côté bondissant de Rise. C'est un parti pris qui ne plaira peut-être pas à tous les joueurs, y voyant là un recul dans la construction du gameplay et de l'identité de Monster Hunter, mais cela n'enlève pas des qualités certaines : des environnements et des créatures au top, des sensations de puissances et d'accomplissements intactes. Que l'on accepte ou pas les choix de gameplay, "Monster Hunter Wilds" reste un grand jeu.
LES POINTS FORTS

+ Une richesse incroyable !

+ Des monstres fabuleux !

+ Le mode histoire : efficace et engageant

+ Le multi, toujours au top

+ La réalisation technique sous RE Engine qui dépote... le plus souvent

LES POINTS FAIBLES

- La traque en sourdine

- Des tutos qui se font rares

- Une régression du gameplay ?

- Beaucoup d'automatismes

- Moins impressionnant que World à l'époque

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