Critique film
Publié le 17/07/2019 à 11h01 par Kévin Aubin
90's
9 /10

Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal à trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie…

Jonah Hill manifeste très tôt un vif intérêt pour l'écriture et décide alors d'étudier l'écriture et le théâtre à la New School de New York. Il se lie d'amitié avec les parents de l'acteur Dustin Hoffman qui l'aideront à passer sa première audition. C'est avec le réalisateur Judd Apatow qu'il trouve sa plus riche collaboration et avec qui il enchaîne les seconds rôles dans ses comédies. En 2007, il est pour la première en tête d'affiche dans le film SuperGrave, énorme succès au box-office. Loin de se cantonner au seul registre de la comédie, il n'hésite pas à prêter sa voix pour des films d'animation (mais aussi à jouer dans des comédies plus matures et des films dramatiques. Très sollicité, il s'essaye aussi à la production et l'écriture. C'est en 2013, dans le déjanté Le Loup de Wall Street réalisé par Martin Scorsese, qu'il trouve l'un de ses rôles les plus marquants.

En 2019, il revient avec sa première réalisation, la comédie dramatique 90's. Le réalisateur invite ses spectateurs dans la nostalgie des années 90 dans un univers qui lui est familier pour un bon petit moment de cinéma indépendant. N'étant pas une histoire autobiographique du réalisateur comme on pourrait le croire, il s'agit en revanche d'une histoire inspirée que Jonah Hill a beaucoup fréquentée dans son adolescence, le skate. Ainsi, il déroule une ode à l'adolescence et sa merveilleuse insouciance avec toutes ses découvertes sur fond de skate à travers la vie d'un jeune garçon de 13 ans. Sous forme de récit initiatique, le réalisateur offre aux spectateurs un film authentique et sincère sur une période qui lui est chère, celle des années 90. Tout au long du film, on suit le jeune Stevie dans son environnement familiale et amical face à ses propres insécurités et questionnements sur la manière d'apprendre à vivre. Plusieurs thèmes traversent le film : l'absence du père, les premières fois, la quête de liberté et de se trouver soi-même, le choc des cultures... Des thèmes traitées avec plus ou moins d'importance mais qui font sens et qui parlent à tous. Saluons le travail fait sur l'ancrage temporel et ses nombreuses références qui le temps d'un instant, propulsent le spectateur 20 ans en arrière. Le film accuse un rythme lancinant qui porte le spectateur au gré tranches de vie de Stevie pour des moments intimistes à la fois drôles et touchants. Même si l'émotion et un traitement plus en profondeur de certains aspects du film n'auraient pas été de trop, le film est une vraie réussite au format court qui transpire la nostalgie et qui ne demande qu'à être revu.

Jonah Hill étonne voire surprend dans le bon sens du terme pour sa première réalisateur qui s'avère être prometteuse. La mise en scène au plus près des acteurs en format 4:3 immisce le spectateur dans l'histoire, les décors de Los Angeles qui font écho à la jeunesse du réalisateur sont bruts et ancrent le récit dans les années 90 pour une immersion totale, la photographie avec son aspect granuleux renforce cet aspect authentique du film et la bande-son est un vrai bonheur pour les oreilles.

Le jeune Sunny Suljic était tout trouvé pour tenir la tête d'affiche du film. Passionné de skate et ayant déjà eu quelques expériences d'acteur, il a tapé dans l’½il de Jonah Hill. Le jeune acteur s'impose par un naturel évident et un jeu d'acteur authentique qui fait forte impression. On retrouve également Katherine Waterston et Lucas Hedges, acteurs plus expérimentés, qui même s'ils ont des rôles plus mineurs marquent par des apparitions fortes. Pour incarner la bande de jeunes skateurs du film, ce sont des acteurs débutants dans leur premier rôle au cinéma qui s'y colle, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils s'en sortent parfaitement.

Pour sa première réalisation, Jonah Hill signe la chronique d'une jeunesse en manque de repères dans le Los Angeles des années 90. Une ode à l'adolescence et ses découvertes parsemée de thèmes qui parlent à tous. Une oeuvre indépendante nostalgique servie par un solide casting d'inconnus, Sunny Suljic en tête. Une réussite.

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