Critique film
Publié le 21/12/2017 à 17h53 par Floriane
A Beautiful Day
9 /10

La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...

Six ans après "We Need To Talk About Kevin", Lynne Ramsay revient avec un nouveau film à la violence sec : "A Beautiful Day".

Vendu comme le nouveau "Taxi Driver" mêlé à du "Old Boy", le film contient certes des similitudes (vétéran violent, l'utilisation du marteau), mais il est bien plus qu'un long métrage référencé. Dès sa première séquence, le film nous plonge dans cette ambiance âpre à l'immersion intense. Immersion accentuée par la composition brillante de Jonny Greenwood ("We Need To Talk About Kevin", "Inherent Vice", "La Ballade de l'impossible").

Lyenne Ramsay est une habituée de la violence, mais elle ne la traite jamais de manière provocante ou gratuite. Le prouve la scène impressionnante du club où pénètre le personnage joué par Joaquin Phoenix. Une séquence au montage saccadé où chaque angle et échelle de plan sont choisis avec minutie. Car la cinéaste ne cache pas la violence de ses protagonistes ou des situations dans lesquelles ils se trouvent. Mais elle la montre d'une façon tellement élaborée qu'elle en devient glaçante, voir plus insoutenable qu'une vision frontale provoquerait.

Au sein de ce tourbillon se trouve Joe incarné par Joaquin Phoenix. L'acteur mérite amplement son prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes avec ce personnage torturé entre autres par les souvenirs de son enfance et les horreurs de la guerre. Phoenix donne corps et âme à cet homme aux réactions imprévisibles passant de gestes mortels violents à une délicatesse touchante, voire enfantine. Cette dualité se reflète dans sa relation avec sa mère. Relation amour-haine qui fait sortir chez lui le meilleur comme le pire.

La vie de cet homme à la carrure imposante va être bouleversée par sa rencontre avec la jeune Nina (excellente Ekaterina Samsonov). Mais là aussi le scénario, adapté du roman "I Wish You Were Never Really Here" de Jonathan Ames, ne raconte pas la simple histoire d'un homme sauvant une jeune fille. Ils se sauvent l'un l'autre sans tomber dans la mièvrerie, loin de là.

"A Beautiful Day" est un récit sombre et violent ponctué de moments lumineux et délicats. Un héros américain d'un nouveau genre à la fois terrifiant et émouvant. Un grand film !

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