Critique film
Publié le 29/12/2017 à 11h34 par Kévin Aubin
Carbone
8,5 /10

Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.

Olivier Marchal a d'abord été inspecteur de police avant d'entamer une carrière au cinéma. Il débute comme acteur dans plusieurs films où il joue dans quelques films et séries comme Quai n°1 et Police District. Il écrit également plusieurs scénarios pour le Commissaire Moulin. Il se lance dans la réalisation en 2002, et entame ce qui sera sa trilogie policière avec Gangsters, 36 Quai des Orfèvres et MR 73. Il est également créateur de la série Braquo diffusée sur Canal+ entre 2009 et 2016. Il continue toujours de jouer dans différents genres de films et de réaliser quelques métrages.

En 2017, il revient avec sa cinquième réalisation, le thriller policier Carbone, qui s'inspire de la fraude à la TVA sur les quotas de carbone ayant eu lieu entre 2008 et 2009. Le réalisateur revient avec sa marque de fabrique qui a fait son succès, le polar. Sur un sujet inattendu, Olivier Marchal signe un film efficace servi par des prestations d'acteurs remarquables. L'histoire que l'on pourrait penser improbable est pourtant bien réelle et arrive à maintenir en haleine tout de son long un spectateur captivé par ce qui se passe. Précis, net et sans bavure, le film s'enchaîne avec rythme et intensité où les rebondissements ne manquent pas. Il est aisé pour le spectateur de d'attacher aux personnages et surtout de s'immiscer dans cette arnaque impensable. C'est d'ailleurs toute la force du film, raconter un fait divers sous forme de polar bien ficelé faisant penser à une fiction. Il se dégage du métrage une atmosphère pesante qui ne fait que croître jusqu'à une dernière demi-heure saisissante. L'intelligence du film est de ne pas virer dans la violence gratuite et facile, et de prendre le temps de raconter les éléments essentiels de cette histoire vraie. Si le film peut paraître classique en apparence, il est particulièrement bien mené telle une descente aux enfers sous forme de spirale infernale.

Dans le genre, Olivier Marchal est passé maître en la matière et cela se vérifie également dans sa réalisation. La mise en scène est haletante et maintient en éveil le spectateur tout le long du film, les décors parisiens sont de bonne facture, la photographie sombre et parfois avare en couleurs ancre le spectateur dans un réalisme confondant et la bande-son révèle des morceaux rap percutants. Une réalisation efficace et parfait pour ce genre de film. On ne pouvait pas en attendre moins de la part d'Olivier Marchal.

Benoît Magimel porte le film sur ses épaules et signe une prestation remarquable. Dans un rôle taillé sur-mesure, il électrise l'écran de par sa présence. Face à lui, une pléiade d'acteurs plus ou moins connus du grand public qui ne déméritent pas et font même forte impression. Et les seconds rôles ne sont pas non plus en reste. Un casting solide et impeccable.

Pour sa nouvelle réalisation, Olivier Marchal signe un très bon polar français comme on aimerait en voir davantage. Porté par des acteurs tous très impliqués notamment Benoît Magimel qui est excellent, le film mérite amplement le détour.

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