Critique film
Publié le 07/08/2017 à 13h59 par Kévin Aubin
Ce Qui Nous Lie
10 /10

Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa s½ur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent.

Cédric Klapisch est titulaire d'une maîtrise de cinéma suite à des études sur Paris et d'un Master of fine arts obtenu dans une université new-yorkaise. Il commence par réaliser des courts métrages et se lance très rapidement dans la réalisation de son premier long métrage, Riens du tout. Adepte des comédies sociales, il réalise ensuite Le Péril jeune où apparaît Romain Duris qui deviendra son acteur fétiche. Par la suite, il continue de réaliser de nombreux longs métrages toujours dans le registre comique. En 2002, il signe L'Auberge espagnole, comédie sociale au joli succès qui fera connaître davantage le réalisateur au grand public. S'en suivront deux suites dont le succès cela encore au rendez-vous. En 2015, il passe par la case télévision pour réaliser quelques épisodes de la série française Dix pour cent, avant de revenir au cinéma pour son nouveau long métrage, Ce qui nous lie.

Avec cette comédie dramatique, Cédric Klapisch signe une chronique familiale douce amère sur les relations, la paternité, la transmission avec pour toile de fond le milieu viticole. Un exercice ardu où le risque est de tomber dans le déjà-vu mais le réalisateur impose son style et son film mérite que l'on s'y attarde. L'histoire d'une famille contée par Kaplisch c'est authentique, simple et attachant. Tout est fait pour que le spectateur se sente le plus pris à parti et déroule avec les personnages leur histoire. Une histoire de filiation et de retrouvailles entre deux frères et une s½ur racontée de façon intelligente de par l'authenticité de son propos. Tout est fait pour toucher le spectateur avec des personnages vrais et attachants. Et Klapisch n'oublie pas d'ajouter un soupçon de légèreté et un peu d'humour bienvenus qui évite ainsi au film de virer dans le mélodramatique. Le spectateur s'émeut et rit, et l'équilibre est parfaitement trouvé dans les scènes bien écrites qui s'enchaînent sans temps mort.

Bien évidemment, le film doit beaucoup à la réalisation menée avec brio de Cédric Klapisch. Imposant son style tout du long, il manie la caméra avec talent. La mise en scène profite aux acteurs, les décors bourguignons sont de toute beauté, la photographie illumine chaque plan et la bande-son colle parfaitement à l'ambiance générale du film. Un très beau travail de réalisation qui prouve une fois de plus que Klapisch est un maestro derrière la caméra.

Pour camper le trio de têtes, trois jeunes talents de la nouvelle génération d'acteurs portent le métrage. Pio Marmai est comme à son habitude habité par son rôle et joue à la perfection. Un acteur qui sait choisir ses films et qui se démarque des autres acteurs de sa génération. Ana Girardot rayonne de par sa présence naturelle. Tout en subtilité dans son jeu, elle arrive à se faire une place dans un film où la présence masculine prédomine. La révélation est sans aucun doute François Civil, qui dans un rôle où on ne l'attendait pas, prouve qu'il a tout d'un grand acteur. Un casting formidablement constitué avec des acteurs à suivre de très près.

Pour sa nouvelle réalisation, Cédric Klapisch signe un très beau et bon film. Avec son style qui lui est propre, il convie les spectateurs dans une chronique familiale intéressante à suivre. La cerise sur le gâteau est indéniablement les trois acteurs principaux qui portent le film vers la réussite.

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