Critique film
Publié le 13/12/2017 à 10h37 par Kévin Aubin
Confident Royal
9 /10

L’extraordinaire histoire vraie d’une amitié inattendue, à la fin du règne marquant de la Reine Victoria. Quand Abdul Karim, un jeune employé, voyage d’Inde pour participer au jubilé de la reine Victoria, il est surpris de se voir accorder les faveurs de la Reine en personne. Alors que la reine s’interroge sur les contraintes inhérentes à son long règne, les deux personnages vont former une improbable alliance, faisant preuve d’une grande loyauté mutuelle que la famille de la Reine ainsi que son entourage proche vont tout faire pour détruire. A mesure que l’amitié s’approfondit, la Reine retrouve sa joie et son humanité et réalise à travers un regard neuf que le monde est en profonde mutation.

Stephen Frears débute dans le cinéma en tant qu'assistant réalisateur avant de se lancer dans la production. Mais très vite il passe à la réalisation de son premier long-métrage en 1972 avec Gumshoe, thriller inspiré des films noirs des années 40. Parallèlement, il entame une carrière prolifique à la télévision anglaise, en réalisant de nombreux téléfilms. Cinéaste éclectique qui se renouvelle constamment, on lui doit des films plébiscités aussi bien par le public que la critique comme Les Liaisons dangereuses, la trilogie "Barrytown", The Queen et Philomena.

En 2017, portant un vif intérêt pour la famille royale anglaise, il adapte le livre "Victoria & Abdul: The True Story of the Queen's Closest Confidant" de Shrabani Basu avec Confident Royal. Un fait historique méconnu de la fin du 19ème siècle sur l'amitié entre la souveraine Victoria et un jeune employé de la cour venu tout droit d'Inde. Avec tout le talent que l'on connaît au réalisateur, il arrive à nous séduire par une période méconnue de l'histoire d'Angleterre. Une histoire d'amitié inattendue touchante et très bien reconstituée. Le soin apporté à chaque détail se voit à l'écran et permet au spectateur de se retrouver au c½ur d'une époque bien différente de celle d'aujourd'hui. Si on dénote un certain classicisme dans la narration du film où l'histoire va là on l'attend, ce n'est pas pour autant que l'on s'ennuie. Dans un bel écrin, l'histoire est si belle à vivre que l'on en apprécie chaque éléments. Le rythme est crescendo oscillant entre des moments légers et drôles, et des moments historiques riches en émotion. Impossible de ne pas être bouleversé par cette histoire qu'il serait dommage de ne pas connaître.

Surtout que Stephen Frears montre son attachement à son film en signant une réalisation de qualité. La mise en scène classieuse un tantinet académique est parfaite pour ce genre de film, les décors sont somptueux et permettent au spectateur de visiter les endroits que la reine Victoria a aimés, la photographie sait jouer sur les couleurs et s'accorde dans chacune des situations, et la bande-son nous transporte le temps du film dans une autre époque. Mention spéciale aux costumes sublimes.

La grande qualité du film est indubitablement la présence de Judi Dench dans le rôle de la reine Victoria. Le film n'a d'yeux que pour elle, et elle offre une performance remarquable. Pour l'accompagner, c'est l'acteur indien Ali Fazal, aperçu brièvement dans Fast and Furious 7, qui campe Mohamed Abdul Karim. De par son innocence et sa douceur typiquement indienne, il saisit à la perfection le rôle d'un homme en perpétuel étonnement. Un duo d'acteurs parfaitement assorti qui permet au film de trouver toutes ses lettres de noblesses, et ce dans leur jeu impeccable.

Pour sa nouvelle réalisation, Stephen Frears signe une belle fresque historique qui permet à l'actrice Judi Dench de briller dans un rôle à sa mesure. Une reconstitution somptueuse et minutieuse d'un pan de l'histoire anglaise méconnue. A voir.

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