Un notaire vieille France doit impérativement sauver son château délabré et empêcher le mariage de sa fille avec un golden boy prétentieux. La fortune promise par une comtesse mourante à un jeune artiste bohème, pourrait régler tous ses problèmes. À condition que le futur héritier devienne un bon catholique, et tombe amoureux de la jolie fiancée.

Avec "De Mauvaise Foi", le cinéma français s’offre une comédie grinçante où le mensonge devient un moteur narratif autant qu’un miroir de nos contradictions. Le film repose sur un trio d’acteurs solides – Pascal Demolon, Philippe Duquesne et Herrade Von Meier – qui jouent avec les faux-semblants et les quiproquos avec une énergie communicative.

Le scénario s’articule autour de situations du quotidien qui dérapent, parfois jusqu’à l’absurde. Le mensonge, d’abord présenté comme une facilité, se transforme vite en piège qui enferme les personnages dans leurs propres contradictions. Cette mécanique, à la fois drôle et cruelle, fait écho à des travers bien réels : qui n’a jamais enjolivé une vérité pour éviter un conflit ou sauver la face ?

Pascal Demolon apporte une intensité presque fébrile à son rôle, donnant au spectateur l’impression d’un personnage toujours sur le fil, prêt à s’effondrer sous le poids de ses propres inventions. Philippe Duquesne, quant à lui, tempère cette énergie par un jeu plus bonhomme, qui équilibre les excès et ajoute une touche de tendresse. Herrade Von Meier complète parfaitement ce duo, avec une interprétation à la fois subtile et ferme, apportant au film une profondeur inattendue.

La mise en scène reste simple, parfois un peu académique, mais elle met en valeur le jeu des comédiens, véritable cœur du film. On pourra regretter quelques baisses de rythme, mais l’ensemble garde une cohérence et une légèreté qui font mouche.

En définitive, "De Mauvaise Foi" n’est pas seulement une comédie de situation : c’est une réflexion douce-amère sur les masques que l’on porte au quotidien et sur la fragilité de nos rapports humains.