Critique film
Publié le 07/06/2018 à 11h53 par Kévin Aubin
Death Wish
7,5 /10

Quand il ne sauve pas des vies, Paul Kersey, chirurgien urgentiste, mène une vie de rêve, en famille, dans les beaux quartiers de Chicago… Jusqu’au jour où tout bascule. Sa femme est sauvagement tuée lors d’un cambriolage qui tourne mal… Sa fille de 18 ans est plongée dans le coma. Face à la lenteur de l’enquête, il se lance dans une chasse à l’homme sans merci.

Eli Roth se passionne très tôt pour le cinéma et notamment les films d'horreur. Il tourne de nombreux courts-métrages en super 8 et finit par intègrer la filière cinéma de l'Université de New-York dont il sort diplômé en 1995. La même année il écrit son premier scénario mais n'obtient aucun financement. En 1999, il devient l'assistant de production de David Lynch. Mais c'est en 2001 qu'il se fait connaître en réunissant les fonds nécessaires pour adapter son premier scenario, Cabin Fever. Le film remporte un succès considérable et devient le plus gros succès de Lion's Gate, la maison de production du film. Par la suite, il créé la société de production Raw Nerve spécialisée dans les films d'horreur et s'attèle à la réalisation de Hostel chapitre 1 & 2. Remarqué par Tarantino, il lui confie des rôles dans deux de ses films. Après quelques caméos, il retourne à la réalisation en 2013 avec The Green Inferno. Cherchant à se diversifier, il signe en 2015 le thriller Knock Knock.

En 2018, il revient avec le remake d'Un justicier dans la ville porté par Charles Bronson et adapté librement du roman de Brian Garfield, Death Wish. Un justicier dans la ville porté par Charles Bronson fut un véritable choc dans les années 70 et fort de son succès, quatre suites virent le jour. En adaptant, à la sauce des années 2010, une nouvelle fois le roman au cinéma, Eli Roth signe le pari de réhabiliter le "vigilante movie", genre très en vogue à l'époque. Et même si ce genre se fait plus rare aujourd'hui, il n'en demeure pas moins toujours aussi efficace. On sent une réelle volonté de la part du réalisateur d'asseoir une ambiance claire du début à la fin qui s'assombrit au fut et à mesure que le film se déroule. Et c'est tout l'intérêt du film, laisser se dérouler une histoire, certes classique et qui n'évite pas les clichés, connue de tous dans une atmosphère sombre où l'être humain est torturée. Une torture psychologique qui vire progressivement à la torture physique où le mot vengeance prend tout son sens. Ou comment un homme peut réagir face à l'adversité ? Le spectateur rentre assez rapidement dans le vif du sujet pour se voir immiscer dans une spirale de violence sèche et expéditive voire sanglante. Mais attention la violence n'est jamais gratuite et se retrouve même parfaitement dosée. Le réalisateur minimise les excès pour maximiser leur impact. Le film bénéficie d'un rythme prenant avec des scènes tantôt intimistes tantôt chocs. Il est vrai que le film a des facilités évidentes, que les enjeux manquent parfois à l'appel et que certaines invraisemblances y sont présentes mais dans l'ensemble c'est une honnête série B.

Eli Roth est plus sage dans sa réalisation mais impose tout de même son style. La mise en scène est accrocheuse, les décors s'inscrivent parfaitement dans le film, la photographie sombre impose une ambiance lourde et pesante tout du long et la bande-son envoie ce qu'il faut pour combler nos oreilles.

Bruce Willis est de retour après 4 ans d'absence au cinéma et ses nombreux DTV. Il revient dans un rôle taillé sur-mesure pour lui dans lequel il fait ce qu'il a l'habitude de faire ni plus ni moins. Et quel plaisir de revoir l'acteur dans un rôle de justicier prêt à tout pour en découdre. Pour l'accompagner, on retrouve des acteurs assez connus du public dans des rôles plus effacés mais qui servent bien le film, et surtout mettent en avant Bruce Willis. Le métrage étant avant tout là pour faire la part belle à Willis.

Pour sa nouvelle réalisation, Eli Roth signe une série B convaincante non sans quelques faiblesses. Le film a le mérite de réhabiliter un temps soit peu le "vigilante movie" et surtout de permettre à Bruce Willis d'être à nouveau sur le devant de la scène au cinéma.

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