Critique film
Publié le 09/04/2018 à 17h51 par Ciné Vor
Deux Heures Moins Le Quart Avant Jésus-Christ
6,5 /10

C'est l'histoire d'un mec, Ben-Hur Marcel, conducteur de chars à Rahatlocum, petite colonie romaine nord-africaine où Jules César vient passer des vacances impériales... La révolte gronde parmi le petit peuple qui, opprimé par un régime cruel et tyrannique, trouve en Marcel un tribun charismatique et annonciateur d'une ère nouvelle... deux heures moins le quart avant Jésus-Christ !

1982, le célèbre Jean Yanne, artiste multi-casquettes de l’humour français, propose aux spectateurs de découvrir au cinéma, une parodie ambitieuse du péplum. Il se dote pour cela, d’un casting incroyable, Coluche, Michel Serrault, Françoise Fabian, Darry Cowl, Michel Constantin et j’en passe… Jean Yanne, y incarne d’ailleurs Paulus.

Se moquant de "Ben-Hur", et d’autres grands succès du cinéma de genre, ce film remporta un succès énorme, se plaçant dans le haut du tableau des meilleures sorties de l’année, alors qu’un certain Steven Spielberg cartonnait avec son formidable et touchant "E.T. L’Extra-terrestre" et que Belmondo était "L’As des As".

Décors incroyables et titanesques, viennent prêter mains fortes à cette ambitieuse comédie. On peut y constater un fait nouveau dans le cinéma : la promotion publicitaire. En effet, bons nombres de scènes se voient ponctuer d’un emblème ou d’une référence de produits marketings, tels que Shell et Martini.

Apparemment, il semblerait que les rapports fussent exécrables entre le cinéaste et Coluche, l’ambition et la maîtrise de Jean Yanne auraient même effrayé les producteurs, et le film aurait été boudé par la critique pour son mélange de modernité et d’antiquités. Pourtant, le sixième film de Jean Yanne, fut un succès en salle, et fini par devenir culte à travers les années et ses multitudes de diffusions télévisuelles.

Devenu une comédie incontournable du cinéma français, "Deux Heures Moins Le Quart Avant Jésus-Christ" est également un règlement de comptes. Il ne faut pas oublier qu’outre le fait que son cinéaste détourne le péplum, il n’hésite pas à torturer l’histoire antique, afin de tordre le coup à la politique de l’époque. On y retrouve toutes sortes d’anecdotes, de références, à travers des dialogues satiriques et osés et des gags gonflés absurdes, mais hilarants. Il nous suggère également, des références cinématographiques comme lorsque l’on reconnaît le code du passage secret permettant à Jules César de prendre la fuite, qui n’est autre que le thème musical du film "Rencontres du troisième type" (1977) de Steven Spielberg.

Une comédie loufoque au final, qui marque le cinéma français sans être la meilleure comédie de celui-ci, mais il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, on aurait besoin d’une ambition aussi dévastatrice.

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