Critique film
Publié le 17/01/2017 à 13h20 par Ciné Vor
Dragon Inn
9 /10

Le tyrannique eunuque Cao Shaoqin ordonne l'assassinat du ministre de la Défense Yu Qian, accusé à tort d'avoir aidé des étrangers. Ses trois enfants sont, eux, condamnés à l'exil hors du pays. Mais Cao Shaoqin prévoit en réalité de les exterminer en chemin : il ordonne à ses deux fidèles commandants de préparer une embuscade à l'Auberge du Dragon, située près de la frontière...

Il est enfin possible de découvrir et de se procurer en France dans une version restaurée 4K de grande qualité, le chef d'½uvre "Dragon Inn", un film écrit et réaliser par le grand cinéaste chinois que fut King Hu.
C'est essentiellement grâce à l'actrice Xu Feng, héroïne principale d'un autre grand succès de King Hu, à travers le film "A Touch Of Zen". Elle est également présente dans "Dragon Inn" mais dans un rôle beaucoup moins important. Après sa carrière de comédienne, cette dernière est devenue productrice, et c'est en grande héroïne du devoir de mémoires, qu'elle finança de sa propre poche les restaurations 4K de ces deux grands films de Wuxia Pian pour le plus grand bonheur des cinéphiles du monde et celui des passionnés d'arts martiaux.
Le Wuxia Pian, qu'est-ce que c'est ? C'est un genre très populaire en Asie, un film doté d'un héros chevaleresque solitaire et redresseur de torts.

"Dragon Inn" est sans doute, le film le plus marquant de la filmographie de King Hu, il est aujourd'hui encore considéré comme une référence du cinéma de genre et le film qui révolutionna le cinéma d'arts martiaux. Après avoir quitté les studios mythiques de la Shaw Brothers, le cinéaste décida de donner à travers cette ½uvre, plus d'ampleur au cinéma d'arts martiaux, le faire évoluer en décors naturels avec des chorégraphies savamment orchestrés et des plans cadrés à la manière des westerns spaghetti.

Les paysages sont sublimes, on y découvre tout un panel éclatant de la nature chinoise, rivières, montagnes, collines, falaises, bambouseraies sont de toutes beautés. Les combats offrent un spectacle calibré et jouissif, il se sert autant de l'inspiration des opéras chinois que de son inspiration personnelle. Le héros est maquillé comme dans les pièces de théâtre ou d'opéra chinois, il évolue avec une arme singulière et originale, une simple ombrelle qui dissimule parfaitement un sabre. Cette arme est sans doute un clin d’½il à James Bond dont King Hu, disait lui-même s'inspirer.

L'acteur principal, Shih Chun, interprète impeccablement le héros de cette aventure, une aventure, qui pourrait avoir inspiré un certain Quentin Tarantino pour son western "Les 8 Salopards". En effet, les similitudes scénaristiques de l'auberge isolée et du piège qui se referme, sont assez troublantes. Le style de King Hu demeure le même que son succès précédent "L'Hirondelle d'Or", il nous narre une épopée héroïque dans laquelle les faux-semblants jalonnes avec stratégie un drame brave et ambitieux.

Pour ma part, je confirme, comme s'il en était nécessaire, que ce film demeure près de cinquante ans après sa sortie, une ½uvre mythique et intemporelle, pleine de style, de grâce, de bravoure, de caractère et d'orgueil. Et donc, plus qu'un simple bijou du cinéma chinois, une inspiration mondiale et une composition poétique, historique et contemplative !

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