Critique film
Publié le 27/03/2018 à 12h51 par Kévin Aubin
Garde Alternée
6 /10

Sandrine, mariée depuis quinze ans, deux enfants, découvre que son mari Jean a une relation extraconjugale. Passé le choc, elle décide de rencontrer sa rivale, Virginie, et lui propose un étrange marché : prendre Jean en garde alternée. Les deux femmes se mettent d'accord et imposent à leur homme ce nouveau mode de vie.

Alexandra Leclère fait ses premiers pas dans le monde du cinéma en 2002 avec le court-métrage Bouche à bouche. Suite au succès de ce premier travail, elle décide de l'adapter en long-métrage sous le titre S½urs fâchées. S'en suivent d'autres films toujours dans le genre comique sur fond de conflits familiaux où elle réunit des acteurs connus face caméra.

En 2017, elle revient avec une nouvelle comédie, Garde alternée. Comme la plupart de ces films, la réalisatrice s'inspire d'événements vécus et met en avant dans son dernier film l'adultère. Sur le papier, l'idée est intéressante en modernisant un peu l'adultère, thème maintes fois traité au cinéma. Si le film démarre sur les chapeaux de roue, il s'enlise rapidement des dans situations qui mettent mal à l'aise le spectateur. La faute à un humour trop en dessous de la ceinture et des scènes explicitement orientées sur le sexe. Non pas qu'utiliser le sexe pour faire rire est mal mais encore faut-il le faire avec intelligence. Ici, on a cette impression que tout tourne autour du sexe et ça en devient vite lassant. Résultat, si l'on rit des situations cocasses que rencontrent nos personnages, sur la durée le filon s'épuise un peu pour ne plus rien proposer d'intéressant ou du moins les déconvenues tombent à plat. Pourtant, on passe un agréable moment en compagnie de ce trio inattendu. Les dialogues sont dans l'ensemble écrits pour faire sourire voire rire et ça fonctionne et les rebondissements ne manquent pas et s'enchaînent même à un rythme soutenu même si on sent un léger relâchement en fin de film. C'est drôle, enlevé, osé peut-être un peu trop d'ailleurs et le rapport au sexe est omniprésent voire utiliser à outrance. Le spectateur en ressort avec la banane mais avec un arrière-goût quand même.

Alexandra Leclère filme cette comédie simplement et efficacement. La mise en scène est classique mais efficace, les décors s'adaptent à chaque situation, la photographie est claire et lumineuse et connote bien avec l'esprit décadent de Paris et la bande-son est classique pour une comédie.

La grande force du film et c'est ce que l'on retient après visionnage est le casting. Valérie Bonneton est assurément celle qui se fait le plus plaisir et qui se dévoue corps et âme au sens propre comme au figuré. Son potentiel comique atteint des sommets et en tant qu'actrice, elle reste une valeur sûre. Isabelle Carré est elle aussi très à l'aise dans son rôle et prouve une fois encore qu'elle sait tout jouer dans des genres différents. Sans trop en faire, elle arrive à captiver l'attention du spectateur. Et Didier Bourdon vient compléter le trio. Avec sa gouaille qu'on lui connaît depuis longtemps il est bien évidemment très à l'aise dans ce rôle de Don Juan. N'oublions pas Laurent Stocker et Michel Vuillermoz dans des seconds rôles sympathiques et parfois hilarants.

Pour sa nouvelle réalisation, Alexandra Leclère signe une comédie sympathique et divertissante qui a du mal à convaincre sur la durée. La faute à une accumulation de situations trop orientées sur le sexe qui finissent par lasser. Reste un casting au top où chaque acteur s'en donne à c½ur joie pour notre plus grand plaisir.

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