Critique film
Publié le 21/12/2018 à 13h07 par Kévin Aubin
Hérédité
6,5 /10

Lorsque Ellen, matriarche de la famille Graham, décède, sa famille découvre des secrets de plus en plus terrifiants sur sa lignée. Une hérédité sinistre à laquelle il semble impossible d’échapper.

Ari Aster s'est passionné par les films d'horreur en grandissant. Il est diplômé de L'AFI Conservatory, école dans laquelle il appris l'écriture de scénarios et la réalisation. Ainsi, il se met à réaliser plusieurs courts-métrages dont The Strange Thing About the Johnsons qui fut controversé.

En 2018, il passe au long avec Hérédité, film d'horreur remarqué au Festival de Sundance 2018. Avec ce film, le réalisateur casse les codes du film d'horreur et livre une œuvre davantage dramatique et épouvante qui en laissera plus d'un sur la touche. Il s'agit d'un métrage à part entière dans le paysage cinématographique des films d'horreur sortis ces dernières années. L'histoire qui sur le papier semble classique bénéficie de ressorts scénaristiques inattendus voire déroutants. Une histoire qui s'insinue en chacun de nous pour ne plus nous lâcher et qui va crescendo. Il est d'ailleurs parfois difficile de tenir bon tout le long du film tant le rythme est lancinant. Pourtant l'intérêt porté par le spectateur au récit est bien là et celui-ci est rythmé par quelques twists originaux, des scènes d'horreur chocs, et surtout une tension psychologique palpable. C'est dans la psychologie que le film fait forte impression en malmenant ses personnages et son spectateur. Après à trop vouloir sortir du lot, le réalisateur finit par perdre son spectateur en route et les surprises attendues ne viennent pas toujours. La faute à une histoire inutilement alambiquée qui au final se révèle un peu facile et des rebondissements qui manquent cruellement à l'appel. Sur deux heures de film, le spectateur y sort avec un sentiment amère et un goût d'inachevé. On en vient même à se dire : "Tout ça pour ça !".

Ari Aster est très impliqué dans son projet filmique et assure une réalisation qui n'a rien à envier aux plus grands. La mise en scène est propre et soignée et met admirablement les acteurs en avant, les décors sont de bonne facture et les espaces clos font froid dans le dos, la photographie est sombre avec des couleurs pâles qui vient renforcer cette atmosphère oppressante présente tout du long et la bande-son profile des sons assourdissants parfaitement adaptés.

Toni Collette est l'actrice du film qui fait forte impression. Elle délivre une performance ahurissante, habitée par son personnage de femme confrontée à la mort de sa mère qui découvre de terribles secrets sur sa famille. Remarquée et remarquable, le film vaut assurément le détour rien que pour elle. Pour l'accompagner, deux acteurs de deux générations différentes, Gabriel Byrne et Alex Wolff. Tous deux s'investissent dans leur personnage respectif et tirent leur épingle du jeu. Mention spéciale à la jeune Milly Shapiro qui pour sa première apparition au cinéma embarque l'adhésion du spectateur.

Pour sa première réalisation, Ari Aster expérimente et ose dans un genre éculé. Résultat, son film est bien sur certains points et moins bien sur d'autres. Une réalisation en demi-teinte portée par de bons acteurs, Toni Collette en tête.

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