Critique film
Publié le 15/12/2017 à 15h19 par Ciné Vor
HHhH
8,5 /10

L'ascension fulgurante de Reinhard Heydrich, bras droit d'Himmler et chef de la Gestapo, l'un des hommes les plus dangereux du régime. Lorsque Hitler le nomme à Prague pour diriger la Bohême-Moravie et élaborer un plan d'extermination définitif, deux jeunes soldats de la résistance, Jan Kubis et Jozef Gabcik se dressent face à lui. Leur mission : éliminer Heydrich.

"HHhH" signifie "Himmlers Hirn heißt Heydrich", soit en français : "Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich". C’était le surnom que les SS avaient donné à Reinhard Heydrich. Cet homme embarqué vers l’idéologie nazie par sa femme, après avoir été amoindri par l’armée allemande. Il deviendra par la suite l’un des hommes les plus féroces du régime et l’un des plus monstrueux de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Ce film signé Cédric Jimenez ("La French"), est l’adaptation d’un roman de Laurent Binet, sorti en 2010 ayant remporté le prix Goncourt du premier roman, bien qu’il reflète un fait réel et un moment de l’histoire que chacun devrait connaître.
Après avoir dressé le portrait du juge Michel, le cinéaste souhaitait aborder à nouveau le thème du sacrifice. Un pari risqué pour un premier film tourné en anglais, puisqu’il devait à la fois retranscrire l’homme que fut Heydrich et le monstre qu’il est devenu, sans jamais trop soit l’humanisé, soit le déculpabilisé, ni non plus tronqué l'histoire.
Le film est cousu en deux parties, la première nous dresse le portrait, puis l’ascension de Heydrich. Tandis que la seconde nous propose de découvrir un réseau de jeunes résistants près à sacrifier leurs vies en assassinant ce barbare, afin d’en sauver des milliers d’autres.

Cette fresque, bien qu’horrible par son sujet, est ici traitée avec une maîtrise certaine. Elle captive ardemment les spectateurs, comme les férues d'histoire. Cédric Jimenez, nous propose un film de guerre dramatique, intense, émouvant, violent et ambitieux. Filmé en 35mm, cette super production, établie à l’écran l’obscurantisme et la bienveillance de l’humanité, à travers des images fluides, des couleurs ajustées et un esthétisme des plus remarquables.
Une franche réussite proposée par un cinéaste français qui semble prendre une très belle assurance au fur et à mesure de sa carrière, devant un être qui manquait vivement au cinéma engagé et ambitieux Made in France.
Bien que le film soit français, il vise un public international, ce qui permet au troisième film du réalisateur, de se doter d’un casting vraiment séduisant : Rosamund Pike ("Gone Girl"), Mia Wasikowska ("Stoker"), Jason Clarke ("La Planète des Singes : l’Affrontement"), Jack O’Connell ("Invincible") ou encore Gilles Lelouche ("La French").

Le film propose donc un récit glaçant, qui permet d’éclairer un moment de l’histoire, c'est un thriller dramatique riche par son rythme, son traitement et son réalisme et un film de guerre classique, mais, habilement mené et porté à l’écran.

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