Critique film
Publié le 26/08/2016 à 15h51 par Ciné Vor
High Rise
7,5 /10

1975. Le Dr Robert Laing, en quête d'anonymat, emménage près de Londres dans un nouvel appartement d'une tour à peine achevée, mais il va vite découvrir que ses voisins, obsédés par une étrange rivalité, n'ont pas l'intention de le laisser en paix... Bientôt, il se prend à leur jeu. Et alors qu'il se démène pour faire respecter sa position sociale, ses bonnes manières et sa santé mentale commencent à se détériorer en même temps que l'immeuble : les éclairages et l'ascenseur ne fonctionnent plus mais la fête continue ! L'alcool est devenu la première monnaie d'échange et le sexe la panacée. Ce n'est que bien plus tard que le Dr Laing, assis sur son balcon en train de faire rôtir le chien de l'architecte du 40ème étage, se sent enfin chez lui...

Réaliser par Ben Wheatley ("Kill List") cette adaptation du roman "I.G.H" de J.G. Ballard, relate le glissement progressif d’un voisinage d’une même tour, vers la folie, le sexe, et la violence.
Œuvre d’anticipation au sujet sombre, mettant l’homme face à son ambition inavoué d’être au sommet de l’évolution, ce "High Rise", se déploie ici avec fidélité dans un univers rétro-futuriste suffocant. L’intrigue promet du lourd dès la première scène, nous nous trouvons saisis immédiatement d’un intérêt aussi malsain que viscérale sur le parcours du héros. La tour d’habitations dans laquelle se déroule l'intrigue est construite sous la forme d’une échelle sociétale, dans laquelle les locataires les plus aisés surplombent les classes inférieures, propulsant ainsi l’élite au sommet. Le film, tout comme le roman a pour objectif de dénoncer de manière dérangeante la fascination de l’homme pour le matérialisme et sa quête de domination.

Dans un premier temps, le cinéaste, nous conte une sorte de rêve qui petit à petit vire au cauchemar, plus l’intrigue et les personnages se dévoilent plus la noirceur gagne du terrain. Habituellement, il est coutume de décrire cette situation comme une descente en enfer, hors, ici, il serait plus juste de parler d’une montée. Plus vous en voulez, plus vous y entrez !
Dans son second temps, le film propose grâce à ses acteurs très investis et remarquables, une ampleur beaucoup plus poussive et effrayante d'un reflet inquiet de notre société. Tous aussi cupides qu’insatisfaits, ils déploient des désirs conquis qui les ramènent plus près d’un instinct primitif, que de celui d’une évolution aboutie.

Le film de Ben Wheatley est mis en scène de manière remarquable et perfectionnée, il déploie avec aisance son ambiance folle, dérangeante et violente.
Et même si cette œuvre ne devait pas satisfaire tout le monde, elle mérite d’être découverte pour son ambition et sa fidélité, elle propose un divertissement à la fois poétique et dystopique oppressant, qui rappel par moment la folie de Terry Gilliam et son film "Brazil", dans une hystérie destructrice.

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