Mon père est atroce, ma mère est atroce, mes soeurs aussi, et moi je suis la pire de tous. En plus, je m'appelle Aurore. Les profs me haïssent, j'avais une copine mais j'en ai plus, et mes parents rêvent de m'expédier en pension pour se débarrasser de moi. Je pourrais me réfugier dans mon groupe de rock, si seulement ils ne voulaient pas m'obliger à chanter devant des gens. À ce point-là de détestation, on devrait me filer une médaille. Franchement, quelle fille de treize ans est aussi atrocement malheureuse que moi ?
Adapté du premier tome de la série de livres "Le Journal d’Aurore" écrite par Marie Desplechin (la s½ur du réalisateur Arnaud Desplechin), "Jamais Contente" est un portrait d’une jeune pré-adolescente mixant habilement humour et émotion.
La réalisatrice Emilie Deleuze et la scénariste Marie Desplechin arrivent à nous toucher avec leur héroïne pourtant assez insupportable. Mais ce côté antipathique rend crédible l’évocation des vérités et la confusion des sentiments de cette période de la vie. Par sa sincérité et le soin du scénario à faire exister l’entourage d’Aurore, le film arrive à être drôle et touchant.
Pour faire vivre cette jeune femme particulière la cinéaste a choisi Lena Magnier. L’actrice arrive à nous amuser avec sa fougue et ses grands yeux noisette. Le reste du casting est aussi très bon avec Catherine Hiegel en grand-mère attachante, Philippe Duquesne en père qui essaye d’améliorer les choses, Alex Lutz très juste en prof de français et Pauline Acquart en grande s½ur paumée.
Le côté musical rock finit de donner au film un rythme efficace et une identité propre, notamment grâce à la bande originale composée par le groupe américain Black Rebel Motorcycle Club.
"Jamais Contente" tente et souvent réussit à saisir la complexité de cet âge confus en évitant les clichés. Un film frais, drôle et émouvant.
