Critique film
Publié le 10/05/2018 à 11h47 par Floriane
Kids Return
7 /10

Masaru et Shinji n’aiment pas le lycée. Ils préfèrent traîner dans les bars, voler et glander. Mais un jour, les deux adolescents reviennent accompagnés d’un ami boxeur qui met Masaru KO. Ce dernier décide alors de se mettre au Noble Art, rapidement suivi par Shinji, lequel va se révéler bien meilleur boxeur. Dépité, Masaru va tenter sa chance du côté de la pègre locale…

Après leur ressortie salles l'été dernier, La Rabbia continue son travail de réédition des films du réalisateur japonais Takeshi Kitano. Cinéaste au début de carrière violent ("Violent Cop"), il surprendra par la suite avec des récits plus poétiques ou comiques, comme "A Scene at the Sea".

"Kids Return" dévoile une autre facette du cinéaste. Avec ce récit d'apprentissage il adopte un style proche du néo-réalisme. Il construit son scénario autour de l'amitié entre deux jeunes hommes, Shinji (Masanobu Ando) et Masaru (Ken Kaneko), duo d'adolescents commettant les 400 coups qui seront poussés d'emprunter des chemins différents pour accéder à la réussite tant convoitée par la société japonaise. Malgré l'idée simpliste de l'histoire (l'un choisira la voie criminelle des Yakusas et l'autre celle de la boxe), Kitano réussit à développer un récit riche à l'écriture délicate. Au duo touchant vient s'ajouter une galerie de personnages attachants et tout aussi intéressants dans leur choix de vie, comme celui de l'élève premier de classe à la voie toute tracée. Avec ces protagonistes aux parcours incertains Kitano glisse un message sur le côté hasardeux de la vie, certains s'en sortent alors que d'autres échouent.

Avec cette palette de personnages Kitano dresse un portrait d'une jeunesse désabusée. Il fait preuve d'une grande compassion pour les laissés pour compte. Avec ces jeunes aux rêves perdus qui déambulent dans une ville sans espoir d'épanouissement total, le film dégage une ambiance d'une grande mélancolie. Ambiance qui est renforcée par la musique de Joe Hisaishi (aussi à l'œuvre chez Miyazaki) qui signe une composition à la fois nerveuse et mélancolique.

Avec ce récit alliant optimisme et pessimisme, Takeshi Kitano signe un film délicat et touchant sur la jeunesse de son pays.

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