Critique film
Publié le 05/10/2017 à 15h50 par Kévin Aubin
La Colle
7 /10

Un lycéen est prisonnier d'un de ses souvenirs : il revit indéfiniment deux heures de colle en présence de Leila, son amoureuse secrète... Alors qu’il va aux toilettes se rafraîchir les idées, lorsqu’il en revient, il se retrouve projeté comme par magie au moment où Leila vient s’asseoir à côté de lui ! Benjamin est bloqué dans une boucle temporelle : s’il s’éloigne de son amoureuse plus de trois minutes, il est renvoyé au début de la colle ! Et tout ça parce que le génie de l’application Akinator a exaucé son v½u de la veille : "Je voudrais que Leila et moi on soit ensemble"…

Alexandre Castagnetti est connu pour avoir lancé avec son acolyte Clément marchand en 2007 La Chanson du dimanche, un détournement musical hebdomadaire de l'actualité qui connaît un grand succès sur Internet jusqu'à 2012. Le succès est tel qu'une série télévisée sur Comédie+ voit le jour et restera deux à l'antenne. En parallèle, Alexandre Castagnetti est scénariste pour le cinéma et co-réalise en 2003 L'Incruste, fallait pas le laisser entrer. Ce n'est qu'en 2013 qu'il réalise son premier film en solo avec Amour et Turbulences, suivi en 2013 du film Le Grimoire d'Arkandias. Toujours dans le registre comique, il porte à l'écran la BD pour ados Tamara.

En 2017, il revient à nouveau avec une comédie, La Colle. L'histoire d'un lycéen qui revit sans fin deux heures de colle suite à un v½u malencontreux. Le postulat de départ sort un peu de l'ordinaire même si l'on pense tout de suite au film Un jour sans fin avec Bill Murray. Avec cette petite comédie pour ados, le réalisateur s'amuse avec une galerie de personnages déjantés dans un huis clos où les situations s'enchaînent à un rythme effréné. Le fait de se retrouver au même endroit en revivant toujours la même histoire insuffle une énergie positive qui dynamise l'ensemble du film. Le spectateur est embarqué dans cette boucle temporelle avec Benjamin qui va tenter tant bien que mal de s'en dépêtrer. Certaines scènes prêtent donc à sourire voire à rire avec un humour léger et bon enfant. Les rebondissements ne manquent pas même si certaines redites se font sentir. Le film va crescendo dans le déroulement de l'histoire qui arrive à susciter l'intérêt jusqu'au bout. Le réalisateur ayant la bonne idée de ne pas toujours être dans l'hilarité et dans le grand n'importe quoi, et prend le temps surtout dans la seconde moitié de son film d'explorer davantage tous les personnages. Ce qui donne lieu à des moments plus intimistes avec un peu d'émotion. Globalement, le film divertit sans prétention et l'on passe un bon petit moment ni plus ni moins. C'est plaisant à regarder mais pas inoubliable. Le film s'inscrit dans les comédies actuelles pour un jeune public.

Derrière la caméra, Alexandre Castagnetti s'en sort plutôt bien. La mise en scène est dynamique et rythmée par les nombreux plans qui jonchent le film, les décors sont minimalistes mais conviennent pour ce huis clos, la photographie est des plus classiques et la bande-son est détonante avec un style rap. Une réalisation efficace qui va à l'essentiel et pour ce genre de film c'est tout ce que l'on demande.

Arthur Mazet que l'on a déjà pu voir de nombreux rôles au cinéma et à la télévision tient ici son premier rôle principal. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est à l'aise face caméra et qu'il s'en donne à c½ur joie. Pour l'accompagner, on retrouve la jeune Karidja Touré, découverte dans Bande de filles, qui apporte la touche féminine au film. Dans des rôles plus secondaires on retrouve des acteurs moins connus du grand public et surtout de jeunes inconnus à la personnalité ben affirmée. Et c'est ce que le réalisateur a voulu, débusquer une personnalité intéressante pour chaque personnage.

Pour sa nouvelle réalisation, Alexandre Castagnetti signe une petite comédie sympathique plaisante à regarder. Quelques bons moments dans le film permettent de rire et de divertir un large public surtout les ados.

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