Critique film
Publié le 23/07/2015 à 11h38 par Fred
La Légende de Viy
6 /10

Londres, 1713. Le cartographe anglais Jonathan Green part en repérage des endroits inexplorés de la Transylvanie. Au-delà des montagnes des Carpates, il découvre un village isolé du reste du monde, dont les habitants terrorisés se cachent des démons et autres créatures qui en ont pris possession. Seul le téméraire cartographe semble alors pouvoir percer les mystères qui entourent ces créatures impitoyables qu’il lui revient d’exterminer…

'La légende de Viy" est une adaptation libre de la nouvelle "Vij" (paru en 1835) de Nicolas Gogol, Oleg Stepchenko utilise la nouvelle de l’auteur russe comme base pour développer son propre univers en mélangeant des influences purement hollywoodienne et certaines légendes dont les racines prennent naissance dans l’Ukraine du dix-neuvième siècle.
Jonathan Green (Jason Flemyng) apporte dans le métrage, la figure classique de l’aventurier scientifique, prêt à tout pour découvrir le monde et ses secrets. Cartographe, il parcourt l’Europe de l’est avec ses inventions afin de réaliser le plan le plus précis de cette partie du monde. Son parcours l’amène jusque dans un village étrange où des circonstances entourant le meurtre d'une jeune fille terrorisent encore les habitants. Jonathan Green devient le symbole du scientifique pragmatique confronté aux superstitions et à la folie collective. Les rites païens (peuplés de sorcières, démons,…) et la christianisation du village finisse d’achever une hystérie collective provoqué par des événements inexpliqués. A tel point que le cartographe remettra en doute ses convictions les plus profondes.
Oleg Stepchenko dispose d’un sens esthétiques fort et parvient à insuffler dans son film des plans ayant une véritable force iconique (la première apparition de Viy est à ce titre une vraie réussite) mais un abus de l’utilisation des CGIs et des choix parfois douteux (le look des cosaques et leur jeux d’acteurs font par moment basculer le film dans le nanardesque) cassent parfois le rythme et la bonne tenue du long métrage. Comme souvent dans les productions russes cherchant à concurrencer le cinéma hollywoodien, il n’y a que très peu de sens de la mesure que ce soit dans les rebondissements scénaristiques et les effets numériques et même si l’on ressent parfaitement l’envie chez le réalisateur d’en jeter plein la vue au spectateur (dans tous les sens du terme grâce à la 3D), l'abus d'effet finit par desservir le film dont certaines finissent par devenir indigeste. Le résultat final est plus proche de "Van Helsing" de Stephen Sommers ou de "Hansel & Gretel" de Tommy Wirkola que d’une œuvre de Guillermo Del Toro (même si l’on peut sentir son influence sur le réalisateur russe).

Non dénoué d'humour et grâce au véritable sens de l'image et du cadrage de son réalisateur "La légende de Viy" détient de véritables qualités. Mais avec son scénario qui part trop souvent dans tous les sens et une overdose d'effets numériques, Oleg Stepchenko passe à côté d'un grand film d'aventures.

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