Critique film
Publié le 29/12/2017 à 11h36 par Kévin Aubin
La Mélodie
7 /10

A bientôt cinquante ans, Simon est un violoniste émérite et désabusé. Faute de mieux, il échoue dans un collège parisien pour enseigner le violon aux élèves de la classe de 6ème de Farid. Ses méthodes d’enseignement rigides rendent ses débuts laborieux et ne facilitent pas ses rapports avec des élèves difficiles. Arnold est fasciné par le violon, sa gestuelle et ses sons. Une révélation pour cet enfant à la timidité maladive. Peu à peu, au contact du talent brut d'Arnold et de l'énergie joyeuse du reste de la classe, Simon revit et renoue avec les joies de la musique. Aura-t-il assez d’énergie pour surmonter les obstacles et tenir sa promesse d’emmener les enfants jouer à la Philharmonie ?

Rachid Hami débute comme acteur en 2003 sous la direction d'Abdellatif Kechiche dans l'Esquive, César du meilleur film. Le comédien s'illustre ensuite dans un téléfilm et trois autres films au cinéma. Il laisse de côté sa carrière de comédien pour se consacrer à la réalisation.

En 2017, il signe son premier long-métrage, La Mélodie. Sur le papier, cette comédie dramatique a tout d'une œuvre dégoulinante de bons sentiments pour ne pas dire mièvre. Mais après visionnage, on se rend compte qu'elle recèle plus que des bons sentiments mièvres. Plus subtil avec une histoire au propos fédérateur, le film est certes classique sur certains aspects mais extrêmement généreux. Généreux dans le sens où il offre de belles scènes simples aux messages qui sonnent toujours justes. Des messages d'espoir, de vivre-ensemble, de plaisir, de partage... Bref, des messages qui parlent à tous. Sur un ton léger, parfois à hauteur d'enfants proches de l'adolescence, l'histoire de cette classe orchestre confrontée à un professeur de violon violoniste s'improvisant professeur se suit sans déplaisir, entre rire et émotion. Un métrage vrai et sans fioriture qui montre la vie de ces enfants et de ce professeur de violon dans son plus simple appareil. Il est ainsi très facile pour le spectateur de s'identifier aux personnages et de prendre part à leur histoire. S'il y avait un reproche à faire il viendrait du fait que certains passages manquent un peu d'élaboration dans leur construction narrative voire sont un peu trop vite expédiés. Ce qui ne laisse pas le temps au spectateur de les apprécier pleinement.

Pour la première fois derrière la caméra d'un long-métrage, Rachid Hami s'en sort plutôt bien. La mise en scène est classique parfois un peu entrecoupée, les décors s'intègrent bien à l'histoire du film, la photographie aux couleurs naturelles participe à rendre le film frais et léger et la bande-son avec ses airs de classique est parfaite. Une réalisation classique mais efficace qui permet au réalisateur de ne pas prendre trop de risque.

Kad Merad est ici reconverti en violoniste émérite et désabusé qui échoue faute de mieux dans un collège parisien pour enseigner. Un défi pour l'acteur qui s'investit dans son rôle à la perfection. Crédible et authentique, l'acteur porte le film comme il se doit. Pour l'accompagner, ce sont plusieurs enfants amateurs qui viennent compléter le casting. Tous très appliqués et soucieux de bien faire les choses, ils se débrouillent bien à l'écran. Leur énergie est communicative et on se prend facilement d'affection pour eux. N'oublions Samir Guesmi dans un second rôle lui aussi très attachant et qui permet à l'acteur de briller.

Pour sa première réalisation, Rachid Hami signe une comédie dramatique plus élaborée qu'elle n'y paraît. Un film à la fois simple et généreux dispensant de beaux messages qui parlent à tous. Le tout porté par un casting investi.

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