Cette aventure magique raconte le récit frissonnant de Lewis, 10 ans, lorsqu’il part vivre chez son oncle dans une vieille demeure dont les murs résonnent d’un mystérieux tic-tac. Mais lorsque Lewis réveille les morts accidentellement dans cette ville, en apparence tranquille, c’est tout un monde secret de mages et de sorcières qui vient la secouer.
Eli Roth se passionne très tôt pour les films d’horreur si bien qu’il se décide à être réalisateur. C’est en toute logique qu’il étudie le cinéma à l’université et en 1995, il co-écrit son premier scénario, Cabin Fever. N’obtenant pas de financement pour le porter à l’écran, il vit de petits boulots et part s’installer à Los Angeles où il devient un temps l’assistant de production de David Lynch. En 2001, il réunit les fonds nécessaires pour la réalisation de "Cabin Fever" qui devient un succès considérable. Il créé par la suite une société de production de films d’horreur et s’attèle à d’autres réalisations toujours axées sur le genre horrifique. On le voit également jouer dans quelques films dans des rôles mineurs.
En 2018, il revient avec le film fantastique La Prophétie de l’horloge, tiré du roman gothique du même nom publié en 1973 par l’auteur John Bellairs. Pour sa première incursion dans le film d’aventure familial, Eli Roth sort de son genre de prédilection, l’horreur, tout en conservant une part de fantastique dans sa réalisation. Si en terme d’horreur le réalisateur se débrouille bien, son premier film tous publics est loin de convaincre totalement. Déjà le scénario est d’une facilité déconcertante tant l’histoire est courue d’avance. Le spectateur ne s’étonne jamais de voir ce qui se passe dans ce film où les rebondissements sont simples et manquent parfois cruellement. La première heure du film étant assez molle et enchaîne des situations sans grand intérêt avec des dialogues enfantins. La dernière demi-heure se révèle être plus rythmée avec quelques scènes d’action bien senties mais orchestrées trop simplement. A trop vouloir être orienté jeune public, le film perd de son fantastique tirant sur l’épouvante pour offrir un divertissement trop calibré sans surprise. Le film ressemblant trop fortement à d’autres métrages du même genre sans les égaler voire être bien en dessous. Une œuvre minimaliste et un peu trop aseptisée qui n’offre rien de neuf qu’un énième film d’aventure familial teinté de fantastique comme on en voit plein sortir chaque année au cinéma. C’est dommage que le réalisateur n’use pas suffisamment de son talent prouvé dans ses précédentes réalisations et que sa patte artistique soit aussi effacée voire inexistante. Sympathique tout au plus.
Eli Roth fait preuve d’un manque de prise de risque certain dans sa réalisation. Le mise en scène ne surprend que dans de très rares moments, les décors se limitant principalement à une demeure qui pour le coup est un personnage à part entière vient créer une ambiance mystérieuse bienvenue, la photographie regorge de couleurs et joue sur les tonalités principalement chaudes pour de beaux effets visuels et la bande-son est classique pour le genre. Une réalisation qui visuellement est propre et soignée mais pour le reste c’est assez banal.
Le jeune Owen Vaccaro, trouve ici son premier grand rôle au cinéma et le moins que l’on puisse dire est qu’il se débrouille comme un petit chef. Avec son air malicieux, le jeune acteur est touchant et mène sur ses frêles épaules le film comme il se doit. Jack Black est de la partie dans un rôle qui lui parfaitement et qu’il a l’habitude de camper. Toujours investi et à l’aise face caméra, on prend plaisir à le voir jouer. On retrouve également Cate Blanchett dans un rôle où on ne l’attendait pas forcément, et qui habituée à porter différents rôles dans différents genres de film, s’en sort bien. On regrette que le duo Black/Blanchett compose des personnages qui manquent parfois d’écriture et de profondeur.
Pour sa nouvelle réalisation, Eli Roth s’essaye au divertissement tous publics pour un résultat qui ne surprend guère. L’ensemble est un peu trop facile et aseptisé pour remporter l’adhésion des spectateurs sauf peut-être les plus jeunes qui passeront un bon moment. Le tout servi par un casting plutôt convaincant.
