Critique film
Publié le 26/03/2020 à 14h32 par Grégory
Le Crocodile de la Mort
6 /10

Dans la moiteur estivale de la Louisiane, un motel un peu glauque perdu à la lisière des marais... Son propriétaire, le pitoyable Judd, est le maître attentionné d'un animal de compagnie peu ordinaire : un "charmant"... crocodile ! Gardée dans un enclos, la bête se repaît des victimes qui s'égarent jusque dans l'antre du fou sanguinaire et maniaque sexuel qui sert de propriétaire au Starlight Hotel. Enfant, chien, prostituée, jusqu'à la jambe de son protecteur, gare à ce qui tombe sous la dent du monstre !

Après son très méconnu "Eggshells" en 1969 et son film culte "Massacre à la tronçonneuse" en 1974, le cinéaste Tobe Hooper retrouve le genre horrifique qu'il affectionne particulièrement avec "Le Crocodile de la Mort" en 1976 ("Eaten Alive" pout le titre original). L'histoire se situe en plein cœur de la Louisiane, près des marais, dans l'atmosphère poisseuse d'un motel étrange dirigé par Judd, un homme dérangé, psychopathe et obsédé sexuel qui réserve ses clients pour nourrir son animal de compagnie, un crocodile gigantesque, enfermé dans un enclos tout près du motel. Bref, un pitch qui semblait prometteur mais qui s’avérera décevant la faute à une production catastrophique et au départ du réalisateur en plein tournage pour différents artistiques...

D'une part, ne vous attendez pas à un film de crocodile car même si le titre français fait l'éloge de sa présence, il n'en ai rien. En effet, sa présence est limitée à quelques vagues attaques furtives et peu nombreuses avec des effets spéciaux qui ont très mal vieillis. Néanmoins, les scènes restent correctes face aux CGI hideux des productions SyFy récentes. En fait, la grande star c'est le propriétaire du motel Judd, interprété avec brio par Neville Brand ("L'Espion aux pattes de velours"...), qui joue le véritable monstre. D'ailleurs, les scènes d'attaques sont violentes, réalistes et particulièrement dérangeantes avec une ambiance malsaine, des décors poisseux et une photographie glauque à la colorimétrie saturée qui accentuent les côtés sadique et menaçant de l'intrigue. On retrouve d'ailleurs cette particularité dans un autre long métrage du cinéaste, je pense bien sûr à "Massacre à la tronçonneuse. Les cinéphiles reconnaîtront également quelques références... Malgré de bonnes idées, des personnages atypiques, des attaques saisissantes du tueur et une photographie soignée, l'intrigue s'enlise au bout d'un moment dans des longueurs interminables accumulant des dialogues peu inspirés et des scènes inutiles. On ne sait pas trop à qui s'attendre et on ignore le bien fondé de certaines scènes comme l'hystérie de l'homme marié qui bredouille des choses incompréhensibles à sa femme... Le rythme faiblit et finit par lasser. Fort heureusement, les dernières minutes sont captivantes et on espère juste que tout finira bien pour certains et très mal pour un autre...

Pour le casting, on retiendra les présences de Mel Ferrer ("Le Jour le plus long"...), Carolyn Jones ("La Conquête de l'Ouest"...), Marilyn Burns ("Massacre à la tronçonneuse"...), William Finley ("Sœurs de sang"...) et Stuart Whitman ("Le Bison blanc"...). N'oublions pas aussi la présence du jeune Robert Englund ("Les Griffes de la nuit"...). L'ensemble du casting est très convaincant mais celui qui sort du lot reste incontestablement Neville Brand qui incarne avec conviction le psychopathe Judd. Une performance remarquable et parfaitement maîtrisée.

En résumé, "Le Crocodile de la Mort" est loin d'être le meilleur long métrage de la filmographie de Tobe Hooper (mais malheureusement pas le pire non plus) avec son rythme faiblard, ses longueurs interminables et son crocodile peu réaliste mais le long métrage reste pour le moins divertissant avec son réalisme saisissant lors des attaques du tueur psychopathe, sa photographie bien travaillée, ses décors soignés et son casting de qualité dont Neville Brand et Robert Englund.

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