Critique film
Publié le 29/12/2017 à 11h35 par Kévin Aubin
Le Fidèle
9 /10

Lorsque Gino rencontre Bénédicte, c’est la passion. Totale. Incandescente. Mais Gino a un secret. De ceux qui mettent votre vie et votre entourage en danger. Alors Gino et Bénédicte vont devoir se battre envers et contre tous, contre la raison et contre leurs propres failles pour pouvoir rester fidèles à leur amour.

Michaël R. Roskam sait aussi bien manier le pinceau (et le crayon) que la plume, si bien qu’il est longtemps hésitant quant au choix de son parcours. Il est d'abord rédacteur pour des magazines belges et nourrit des rêves de cinéma. Il se met alors à réaliser des courts-métrages puis en 2012 il signe son premier long avec Bullhead, film de gangsters particulièrement original et palpitant, ayant pour cadre la Belgique rurale et le trafic d’hormones. Le film connaît un succès critique, arrache les récompenses et concourt même à l’oscar du meilleur film étranger. Sollicité par les studios américains, Michael R. Roskam se rend ensuite aux USA, pour tourner le thriller policier Quand vient la nuit.

En 2017, il revient avec sa troisième réalisation, le drame policier Le Fidèle. A mi-chemin entre le polar et l'histoire d'amour moderne, le réalisateur nous embarque avec Gigi et Bibi dans leur histoire passionnée, une histoire d'amour avec un grand A, à la vie, à la mort. Dit comme ça, cela peut faire penser à une énième bluette amoureuse dont la seule originalité est le côté polar. Que nenni, le film trouve le parfait équilibre entre une histoire d'amour à l'allure presque romanesque et le polar sec et nerveux. Le film nous donne donc à voir des scènes d'action bien orchestrées bien que limitées, et des scènes plus intimes entre nos deux héros. On sent que rien est laissé au hasard et que le film prend son temps dans le déroulement de l'histoire. Une histoire décomposée en 3 chapitres, l'un sur Gigi, l'un sur Bibi et un autre sur un dénouement un peu inattendu. Cette scénarisation permet au spectateur de s'attacher au personnage et à leur histoire respective. Les 2 heures que dure le film sont bien exploitées avec des rebondissements sonnant toujours justes et un rythme qui va crescendo. C'est bien simple, le spectateur est totalement immiscer dans cette histoire d'amour moderne sur fond de polar qui a une vraie identité. C'est d'ailleurs toute la force du film, son identité. On sent que chaque détail compte et que même s'il s'agit d'une fiction, on y croit dur comme fer.

Cette véracité au propos du film est notamment rendue possible par la qualité de réalisation de Michaël R. Roskam. La mise en scène a des allures de grands films noirs et romanesques, les décors participent à créer une ambiance générale tendue, toujours sur le fil du rasoir mais en même temps parfois libérée de toutes contraintes, la photographie très sombre et naturelle apporte cette véracité au propos du film et la bande-son est adaptée en toutes circonstances. Le talent belge qui fait merveille au cinéma.

Bien évidemment le film doit énormément à ses deux acteurs principaux. Matthias Schoenaerts est magistral en braqueur au grand c½ur. Un acteur au talent indéniable qui sait choisir ses films et que l'on aimerait voir davantage au cinéma. Face à lui, Adèle Exarchopoulos est elle aussi magistrale en pilote aveuglé par l'amour. Une jeune actrice qui se révèle à chaque film et qui est indéniablement une étoile montante du cinéma français. Dans les seconds rôles, on retrouve des acteurs belges convaincants au jeu très vrai et naturel.

Pour sa nouvelle réalisation, Michaël R. Roskam signe une belle histoire d'amour moderne sur fond de polar. Un film avec une vraie identité servi par deux acteurs remarquables. Du cinéma belge dans toute sa splendeur.

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