Critique film
Publié le 30/03/2018 à 12h29 par Kévin Aubin
Le Rire de ma Mère
8 /10

Adrien, timide, n’a pas la vie facile. Bousculé depuis que ses parents sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère. Un jour, il prend conscience d’une douloureuse vérité qui va tout changer, non seulement pour lui, mais également pour toute sa famille. Le jeune garçon se met à jouer dans une pièce de théâtre pour se rapprocher d’une jeune fille dont il est tombé amoureux. Dans cette période difficile, il veut comprendre ce que signifie le fait d’être courageux.

Colombe Savignac travaille dans le milieu du cinéma comme technicienne. Elle officie comme 2ème assistant réalisateur sur de nombreux films français. Pascal Ralite est lui aussi un technicien du cinéma puisqu'il est directeur de production sur de nombreuses réalisations françaises. Leur collaboration naît d'un événement douloureux commun.

En 2018, ils réalisent leur premier long-métrage avec Le Rire de ma mère. Une comédie dramatique douce-amère abordant des problématiques diverses comme la filiation, le couple, la place de chacun au sein d’un groupe ou d’une famille, le temps qui passe... Le tout vécu par un jeune garçon. Dès le départ, le spectateur commence l'histoire avec ce jeune garçon et va vivre avec lui tous les aléas qu'il va rencontrer. Ainsi, on s'attache très facilement à lui et le regard que l'on porte en tant qu'adulte à l'histoire en est changé. En effet, la vision de la vie à l'adolescence et à l'âge adulte est bien différente et diverge sur beaucoup de choses. Il est donc intéressant d'observer la vie sous un angle plus jeune, voir qu'elles sont les réactions que peut avoir un jeune garçon de 14 ans. Au-delà de ça, c'est avant tout un hymne à la vie que nous donne à voir les deux réalisateurs. Une vie avec ses aléas qui se voit ici chamboulée, traversée de difficultés. Le film traite notamment de la maladie, du premier émoi amoureux et de la vie de famille où s'amoncellent tout un tas d'émotions au fur et à mesure. On angoisse, on rit, on pleure... On vit quoi. Le spectateur se retrouve alors à voir un film lumineux et poétique, à la fois joyeux et grave placé à hauteur d'enfant. Enfant qui se questionne sur son environnement, embarqué dans sa quête d'apprentissage, et qui vit les instants présents.

Un éloge à la vie magnifié par la caméra de Colombe Savignac et Pascal Ralite dont la collaboration fait merveille. La mise en scène profite aux acteurs avec ses airs poétiques emprunte de tendresse, les décors sont de bonne facture, la photographie aux couleurs naturelles parfois claire et parfois sombre appuie cette sensation que l'on est toujours sur une corde raide et que tout peu basculer d'un instant à l'autre, et la bande-son est mélodieuse avec quelques morceaux énergiques bien amenés. Une réalisation maîtrisée qui montre l'investissement des deux réalisateurs pour le film.

Film qui bénéficie d'un très bon casting. En tête, on retrouve Suzanne Clément, découverte dans les films de Xavier Dolan, plus déterminée que jamais. Pleinement impliquée dans on rôle, elle illumine l'écran de par sa présence et sait être à la fois drôle et touchante. Pour l'accompagner, Pascal Demolon apporte sa touche bien à lui, sa simplicité qu'on lui connaît dans ses films. Jamais dans la surenchère, il sait rester discret mais est toujours aussi efficace dans chacun de ses rôles. Mais c'est bien le jeune Igor Van Dessel que l'on retient dans ce film. C'est avec lui que se vit le film. Du haut de ses 14 ans, et dans l'un de ses premiers grand rôles au cinéma, il est formidable. On se prend d'empathie pour lui et on a envie de vivre son histoire malgré l'adversité.

Pour leur première réalisation, Colombe Savignac et Pascal Ralite signe un film juste, simple et efficace qui traite son récit avec intelligence. Un hymne à la vie terre à terre où brille des acteurs très impliqués. A voir.

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