Critique film
Publié le 10/05/2018 à 11h56 par Floriane
Les Amoureux sont Seuls au Monde
8 /10

Après dix-huit ans de mariage, Gérard Favier, un célèbre compositeur, est toujours aussi épris de Sylvia, son épouse. Après avoir fait la connaissance d'une jeune pianiste prometteuse, Monelle, le compositeur décide de la prendre sous son aile. Un jour, la presse à scandales prétend que le compositeur et sa protégée ont une liaison secrète. Monelle se prend à espérer gagner le c½ur de Gérard. De son côté, Sylvia sombre dans le désespoir.

En 1947, le prolifique Herni Decoin réalise la comédie dramatique "Les Amoureux sont seuls au monde". A ses débuts, réputé pour son classicisme prononcé, Decoin a su par la suite prouver son talent sur des récits plus sombre comme "Les Inconnus dans la maison" scénarisé par Henri George Clouzot ou encore "Les Amoureux sont seuls au monde".

Sachant adapter sa mise en scène à tous les genres, Decoin soigne la construction de ses scènes, notamment lors d'une séquence de mariage dans une auberge isolée respirant la vie. Les décors y sont aussi pour beaucoup dans cette immersion. La reproduction de la banlieue parisienne de l'époque est impressionnante. Grâce à ce soin apporté aux décors il se dégage du film une ambiance chaleureuse. On est là du Paris en carton pate de certaines réalisations contemporaines.

La réussite du film doit aussi beaucoup à son écriture. Le récit passe d'un registre léger au drame avec une grande facilité. C'est grâce à la plume d'Henri Jeanson, scénariste et dialoguiste réputé de l'époque, que le film marque grâce à la mise en place réussies de quiproquos et des répliques comme on en fait plus, comme "Une noce qui ne danse pas, rien ne la distingue d’un enterrement".

En plus de montrer une très belle histoire d'amour (formidables Louis Jouvet et Renée Devilliers), Jeanson glisse un discours sur le show-business et les conséquences désastreuses de ses rumeurs exacerbées par la presse à scandale et les ouï-dire. Sur ce point le personnage de Monelle (Dany Robin) est très intéressant. Elle passe de la jeune prodige innocente à une femme égocentrique dû à l'attention qu'on lui porte.

Par son scénario riche et fluide, son excellent casting et sa musique signée Henri Sauguet, "Les Amoureux sont seuls au monde" est un film émouvant sur l'amour et les dangers des ouï-dire.

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