Critique film
Publié le 23/04/2018 à 16h22 par Floriane
Mask
7 /10

Rocky n'est pas un garçon comme les autres. Il souffre d'une maladie dégénérative incurable, entraînant une déformation du visage. Il vit seul avec sa mère, qui l’aime et le protège, mais qui doit elle aussi faire face à ses propres démons : elle plonge dans des aventures sans lendemain, et dans la toxicomanie… De son côté, même s’il se fait accepter à l’école, Rocky se seul et triste : sa difformité creuse un fossé social, qui l’empêche de mener une existence comme les autres jeunes de son âge…

Sélectionné au Festival de Cannes de 1985, "Mask" retrace l'histoire vraie de Roy Lee Dennis dit "Rocky", un adolescent américain atteint de Dysplasie craniométaphysaire, une maladie rare déformant la forme du crâne. Le sujet avait déjà été traité par David Lynch dans son cultissime "Elephant Man", mais le réalisateur Peter Bogdanovich ("La Dernière séance") livre une version plus humaine et proche de nous que celle du cinéaste de "Mulholland Drive".

Sujet à une polémique concernant son montage final lors de sa présentation à Cannes (scènes supprimées, bande originale modifiée), l'éditeur Elephant Films nous propose de découvrir le film dans sa version Director's cut datant de 2004.

Avec l'histoire de "Rocky", Peter Bogdanovich s'évertue à nous donner une ½uvre généreuse et solaire au message de tolérance fort. Le scénario évite le pathos et la complaisance facile. Le cinéaste préfère faire passer les émotions à travers des jeux de regards et autres démonstrations d'affections. Ici, il n'y a pas de grands discours, mais un cocon de personnages attachants et rassurants par leur simple présence, comme le gang de motards qui déjoue les clichés, surtout avec son "leader" Gar joué par le formidable Sam Elliott ("The Big Lebowski"). Méconnaissable sous son maquillage très réaliste, Eric Stoltz arrive à transmettre l'optimisme et l'humour de "Rocky". Un jeune homme rêvant d'ailleurs et refusant de vivre au travers de son handicap. Il ne cessera d'essayer de vivre dans ce monde qui le rejette.

Mais le c½ur du film se trouve dans la bouleversante relation mère / fils. Cette mère courage qui fit tout pour faire oublier sa différence à son fils est incarnée par Cher. La comédienne / chanteuse est incroyable dans le rôle de Rusty, une mère rock'n roll, loin d'être parfaite (addition à la drogue), mais qui bouleverse à travers l'amour qu'elle porte à son fils. Cette performance d'une grande justesse a valu à l'actrice le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes de 1985, ainsi qu'une nomination aux Golden Globes.

Porteur d'un message fort sur la tolérance "Mask" marque surtout par sa dimension humaine, sa galerie de personnages attachants, ainsi que l'excellente performance de Cher.

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