Critique film
Publié le 30/05/2018 à 12h43 par Floriane
One Kiss
6,5 /10

Lorenzo, Blu et Antonio sont lycéens dans une petite ville du Nord de l’Italie. Rejetés par les autres qui les considèrent comme marginaux, ils se lient d’amitié et forment rapidement un trio inséparable. Mais "un baiser" va venir tout bouleverser …

Avec "One Kiss" Ivan Cotroneo adapte son propre roman à l’écran. Le réalisateur italien, notamment connu pour son travail de scénariste ("Amore", "La Prima Linea"), explique avoir ressenti une nécessité à réalisé ce film qui traite de sujets difficiles, comme l’homophobie, le harcèlement scolaire, le viol, etc.

Dans une première partie colorée parcourue de scènes fantasques, Cotroneo appuie sur la joie de vivre et la force de ses personnages. Unis dans leur différence et le rejet qu’ils subissent, le trio semble invincible. Mais peu à peu leur bulle se brise face à l’hostilité du monde extérieur. À l’aide d’un scénario subtil, Cotroneo et sa co-scénariste Monica Rametta pointent les conséquences que peut entraîner une insulte entendue au lycée, un tag aperçu sur un mur ou une remarque lancée par un adulte. Avec le portrait de ces lycéens différents de la norme imposée par la société, "One Kiss" montre la fragilité de cette jeunesse où tout est exacerbé et où chaque insulte peut déclencher des événements tragiques. L’évolution des personnages de Lorenzo (Rimau Grillo Ritzberger) et Antonio (Leonardo Pazzagli) reflète parfaitement le danger que l’intolérance peut amener. Fier de sa différence, Lorenzo finira par douter. Au fil du récit, il deviendra plus discret, perdant de son assurance. Antonio de son côté symbolise le danger de refouler ses sentiments.

Pour le film Cotroneo a inventé le personnage de Blu (Valentina Romani). L’ajout de ce personnage féminin a permis au cinéaste d’aborder le sujet du consentement sexuel et du slut shaming. Avec un regard à la fois bienveillant et glaçant, Cotroneo pointe la difficulté pour une adolescente à parfois identifier ce qu’elle a subit comme étant un viol et surtout l’indifférence, voire l’incompréhension, de beaucoup sur la nature de cette agression.

"One Kiss" n’évite pas quelques clichés, notamment sur la représentation de l’homosexualité, mais le soin du réalisateur a filmé ces jeunes lors de cette période difficile qu’est l’adolescence touche. Et en cette époque où l’homophobie est de nouveau en hausse, le harcèlement scolaire et les agressions sexuelles plus que jamais d’actualité, il n’est jamais inutile de voir un film dénoncer les conséquences de ces actes odieux.

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