Critique film
Publié le 23/09/2015 à 11h26 par Mehdi
Ouija
6,5 /10

Ne croyant pas au suicide de sa meilleure amie Debbie, Laine essaie d'entrer en contact avec celle-ci à l'aide d'une planche Ouija, qu'elle a trouvée dans la chambre de la défunte. Aidée par une bande d'amis, elle croit parler avec celle-ci lors d'une séance de spiritisme, pendant laquelle des événements surnaturels se produisent. Dans les jours qui suivent, chaque membre de la bande est témoin d'étranges phénomènes, décrits comme maléfiques. Laine mène l'enquête, et retrouve une vidéo dans laquelle son amie disparue semble jouer seule à la planche Ouija, déclenchant un mal qu'elle n'a pu arrêter. Dès lors, la bande sait qu'elle a, elle aussi, libéré un démon, et qu'à travers la planche Ouija, le mystérieux  "D" n'était pas Debbie...

Alors Ouija, énième teen-movie horrifique, dont le cinéma américain a inondé les salles obscures ces dernières années ? Oui et non.

En effet, Ouija, dès les premières scènes, installe l'histoire avec au centre l'amitié de deux filles, et du jeu du Ouija et de ses règles, auquel elles s'adonnaient quand elles étaient enfants. Ensuite, la seconde partie du film qui place le contexte du suicide de Debbie, et le début de l'enquête de ses amis est beaucoup trop longue pour qu'on ne demande pas quand « l'horreur » va se déchaîner. Et quand cela arrive enfin avec la séance de spiritisme, les jump-scare assez réussis sont surtout très prévisibles. Trop même pour quelqu'un rompu à ce genre de film. Prévisible aussi la suite, avec une ambiance à la "Destination finale", quand chaque protagoniste craint pour sa vie, et l'on sait d'avance qui ne survivra pas (les personnages les moins "impliqués" dans l'enquête), même si on a peine à dessiner le contour de ces personnages. Alicia Cooke (futur rôle principal du nouveau Spielberg, et dans la shortlist des actrices pressenties pour jouer la fille d'Han Solo dans "Star Wars 8") qui campe l'héroïne Laine, fait l'effort d'entrer dans son rôle, mais on comprend vite qu'il n'a pas été abouti par les scénaristes, parmi lesquels le metteur en scène dont c'est la première réalisation, Stiles White. On peut quand même rendre grâce à celui-ci pour le côté technique du film : photographie parfaite, plans et mouvements de caméra très réussis dans l'ensemble, effets spéciaux presque tous maîtrisés. On sent que le gars a été assistant producteur sur "Sixième Sens" notamment. Il a appris de ses patrons un sens esthétique. On peut lui reprocher une bande-son quelconque, qui parfois tombe à plat dans les scènes intenses. On lui en veut surtout d'avoir bâclé le scénario et les dialogues, avec certes quelques frayeurs et rebondissements inattendus, mais noyés dans une histoire trop souvent contée pour qu'elle surprenne encore, et servie par des personnages mal dégrossis, dont on pense que les acteurs qui les incarnent puissent être interchangeables ! Mention tout de même à la sparring partner d'Alicia Cooke, Ana Coto qui joue sa s½ur, dont le rôle aurait pu être plus intéressant, notamment dans l'antagonisme qu'elle a d'emblée avec sa s½ur, qui pourrait faire analogie avec un ressort de l'intrigue... Intrigue qui devient un peu tirée par les cheveux dans la dernière partie, et l'on comprend pourquoi quand on sait que le scénario a été remanié plusieurs fois pendant et même après le tournage !

Produit par Michael Bay (producteur de Blockbusters souvent insipides) et Jason Blum (capable du meilleur avec "Insidious", le premier "Paranormal Activity", "Sinister" et "Dark Skies"), le film de White nous laisse vraiment trop souvent sur notre faim pour être un film mémorable.
D'ailleurs, le c½ur de cible de leur film est à l'image de leurs personnages : des adolescents qui sont habitués depuis des années aux mêmes films d'horreur produits par les mêmes équipes.

En conclusion, Ouija ravira les bandes d'ados qui s'amusent à se faire peur, et pourquoi pas leurs parents s'ils ont une connaissance limitée du genre horrifique.
Pour les autres, qui ont vraiment apprécié "Insidious" ou "Conjuring", ce film ne sera pas à la hauteur de leurs attentes.
Dans tous les cas, ne le regardez jamais seul... par peur, ou peur de l'ennui peut-être...

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