Critique film
Publié le 10/01/2020 à 11h58 par Floriane
Parasite
8 /10

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne...

Après la présentation polémique de "Okja", Bong Joon-Ho revient en compétition officielle du festival de Cannes avec l’excellent "Parasite". Entre la fable écolo ("Okja"), le thriller ("Memories of Murder"), le film de monstres ("The Host") ou encore la science-fiction ("Snowpiercer, Le Transperceneige"), on connait l’amour du réalisateur coréen pour les différents genres cinématographiques.

Mais avec "Parasite", le cinéaste va plus loin en faisant appel à une multitude de genres au service d’un propos social dévastateur. Le réalisateur-scénariste s’amuse de passer à la comédie, au thriller horrifique, au film d’invasion et au drame psychologique afin de mieux évoquer la lutte sociale et les problèmes de répartition des ressources.

Via la rencontre de deux familles issues de milieux sociaux différents Joon-Ho tisse une histoire drôle et cruelle extrêmement maîtrisée. On pourrait soulever un manque de subtilité sur certains points du scénario, si ils n’étaient pas utiles au propos politique du réalisateur. Un propos pessimiste sur l’avenir individualiste de notre société qu’il exprime avec colère.

Un récit admirablement filmé. Comme toujours, Joon-Ho excelle dans sa mise en scène millimétrée via la composition de ses plans, l’utilisation intelligente de ralentis, les jeux de lumière et un sens du rythme qui donne toute sa force au film.

Côté casting, le réalisateur retrouve son acteur fétiche, le génial Song Kang-Ho ("Memories of Murder", "The Host", "Snowpiercer"). Une fois de plus Kang-Ho livre une performance impressionnante, mais qui se démarque de ses rôles précédents par l’aspect plus touchant de ce père de famille aimant prisonnier de sa condition sociale. Autour de lui, on notera l’interprétation de Cho Yeo Jeong qui arrive à jouer cette mère de famille bourgeoise sans tomber dans la caricature. Ou encore Chang Hyae Jin en mère courage prête à tout pour sortir sa famille de la misère.

"Parasite" est un film fou qui multiplie les genres pour mieux tirer dans le vif de son sujet et déstabiliser les spectateurs. Un sérieux prétendant à la Palme d’Or de cette édition cannoise.

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1 commentaire
Posté par MARIE le 01/01/2020 à 12h45
Excellent