Critique film
Publié le 12/09/2018 à 11h11 par Floriane
Ready Player One
9 /10

2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'½uf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant…

Véritable phénomène dans la sphère geek lors de sa sortie en 2011, le roman d'Erneist Cline "Ready Player One" (Player One en VF) émerveilla des millions de lecteurs par son univers mélangeant références eighties et style post-apocalyptique. L'annonce de son adaptation cinématographique par le maître du divertissement, Steven Spielberg déclencha les attentes les plus folles sur le projet. Après des mois de promotion et de teasing divers, "Ready Player One" sort enfin sur les écrans.

Ce qui frappe dès le début du film est la capacité du récit à gommer les défauts du livre. Ecrit par Zak Penn et l'auteur Erneist Cline lui-même, le scénario de "Ready Player One" est plus précis dans son rythme et plus riche dans ses thématiques. Les références à la culture populaire, présentes à foison dans le livre, sont utilisées dans le film pour la construction identitaire et l'imaginaire de ses personnages. Alors que ces derniers étaient stéréotypés dans le roman, ils deviennent des symboles plus nuancés de ces rêveurs numériques. En insistant sur leur humanité, les scénaristes les rendent plus émouvants, et donc plus proches de nous. Qu'il s'agisse du héros imparfait Wade / Parzival (formidable Tye Sheridan), de l'énigmatique Art3mis / Samantha (Olivia Cooke) ou du génie au grand c½ur Anorak / Halliday (Mark Rylance), on s'attache à ces personnages nourris par leur amour de la pop culture.

Celle qui est encore aujourd'hui considérée par beaucoup comme une "sous-culture" trouve ici un récit où elle est mise à l'honneur sans condescendance et avec une grande sincérité. Certaines séquences regorgent de clins d'½il évidents pour le grand public (DC Comics, Tomb Raider) et pour les plus connaisseurs (Duke Nukem, Akira).

Et qui de mieux que Steven Spielberg pour donner vie à cet univers sur grand écran ! Pour "Ready Player One" le réalisateur retrouve l'un de ses genres de prédilection, la science-fiction. Mais il ne se contente pas de faire un énième film de genre SF. Il impose sa patte d'auteur en injectant à l'histoire ses thèmes personnels (la force de l'imaginaire), mais aussi une charge anti-capitaliste en faveur des indépendants à la fibre artistique inspirante. Créateur de films à grand spectacle, il n'oublie pas le grandiose avec une mise en scène toujours aussi travaillée. Le cinéaste joue du montage, de la musique, du cadrage et autres mouvements de caméra pour retranscrire au mieux la richesse de l'univers qu'il adapte. Il arrive à transcender la matrice originelle du scénario et à nous offrir bien plus qu'un film de genre, mais un blockbuster intelligent, personnel et inventif.

Avec "Ready Player One", Steven Spielberg signe une ode à la pop culture et à son imaginaire, mais aussi à l'être humain et les petits plaisirs de la vie. Bien plus qu'un simple objet de fantasme geek, un grand film de SF généreux et sincère.

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