Critique film
Publié le 13/02/2017 à 12h40 par Fred
Star Trek : Sans Limites
6,5 /10

L'U.S.S. Enterprise est appelé en mission de sauvetage à l'autre bout de la galaxie, dans une région encore inexplorée par la Fédération. Tombés dans une embuscade, le capitaine Kirk, M. Spock et et leur équipage sont obligés d'atterrir d'urgence sur une planète inconnue. Privés de leur vaisseau et séparés les uns des autres, ils vont devoir survivre dans ce milieu hostile. Seule Jaylah, une jeune guerrière rencontrée près du lieu du crash, pourra les aider à quitter cette planète et sauver la Fédération de la terrible menace qui pèse sur elle...

Troisième opus de la franchise depuis le reboot initié par J. J. Abrams en 2009. Celui-ci abandonne le poste de réalisateur de "Star Trek : Sans Limite" (tout en restant Producteur exécutif) pour se consacrer à un autre mastodonte de la science fiction en prenant les rênes du nouvel épisode de Star Wars. Après "Into Darkness", c'est donc à Justin Lin, metteur en scène de quatre "Fast And Furious", de prendre la relève et poursuivre la construction d'un nouvel univers cher aux trekkies.

Pour écrire ces nouvelles aventures de l’équipage de l'U.S.S. Enterprise, les studios Paramount confie la plume à Simon Pegg ("Shaun of the Dead"), déjà présent en tant qu'acteur dans le rôle de Scotty, ingénieur sur le vaisseau, pour remplacer Robert Orci (co-scénariste des deux premiers films). Fan de la série originale, Simon Pegg va ré-insuffler les ingrédients qui faisaient l'originalité de la série originale et qui avaient été un peu perdu par le reboot : la découverte de nouveaux mondes spatiaux, les enjeux politiques...

Piégé sur la planète Altamid, le capitaine Kirk (Chris Pine) et toute son équipe vont devoir faire face à une nouvelle menace pour la galaxie et affronter Krall (Idris Elba). Alien belliqueux, assoiffé de vengeance, à la recherche de l'arme absolue qui lui permettra de détruire la Fédération et ses mondes.

En isolant les protagonistes sur une planète inconnue, les scénaristes développent les différentes relations entre les personnages (et se détachent des choix opérés dans les deux premiers films) en rapprochant l'histoire de ce que pouvaient être le Star Trek pré-reboot, l'une des marques de fabrique de la franchise étant de privilégier l'aspect cérébrale voir philosophique des relations inter-stellaires plutôt que l'action à tout prix. Le rapprochement avec les parti-pris originels se caractérise notamment par un afflux de scènes référentielles (afin de satisfaire les die-hard fans) avec en point d'orgue l'hommage très appuyé à Léonard Nimoy (décédé durant la pré-production). En voulant satisfaire un nouveau public, habitué au blockbuster actuel, le réalisateur dissémine un grand nombre de scènes d'action qui donnent l'impression d'avoir été placées ici ou là pour en jeter plein la vue aux spectateurs (en s'aidant d'effets spéciaux réussis) sans toutefois trouver une réelle place dans le film, voir dans les codes propre à l'univers de Star Trek (la séquence avec la moto semble totalement hors de propos). Le choix du studio de donner aux fans ce qu'ils attendent tout en cherchant à satisfaire une audience plus large finit par desservir le film. A l'image de son méchant, ancien membre de Starflleet, devenu Krall, suite à une mutation dégénérée due à son isolement sur la planète Altamid, là où Simon Pegg et Doug Jung aurait pu créer un vrai personnage en lutte contre sa nouvelle nature tout en approfondissant son passé chez Starfleet, Krall finit par n'être qu'un bad-guy stéréotypé et manichéen, ivre de haine et vengeance, dont le manque de profondeur prive le film d'un vrai antagonisme avec le capitaine Kirk.
Si le duo de scénariste retrouve un esprit trekkies, un peu perdu dans les deux œuvres de J. J. Abrams, c'est avant tout dans la construction et l'évolution de ses personnages. D'abord en les isolant par petits groupes suite aux crashs du vaisseau et en créant une nouvelle dynamique par l'apport du personnage de Jaylah (Sofia Boutella), survivante solitaire, ayant vu sa famille décimée par Krall. Ainsi, la création de binôme permet de développer chaque protagoniste dans sa relation à l'autre mais aussi dans son engagement dans Starfleet. Les interconnexions des équipiers portent ainsi le film en filigrane alors que le rythme global est amené par la trame principale. La réalisation de Justin Lin jouant entre les pures séquences d'actions et les moments intimistes.

Au final, "Star Trek : Sans Limites" se trouvent coincés entre deux mondes, entre deux visions : une volonté de retrouver ce qui faisait la spécificité de cet univers à ces origines (en lui insufflant une certaine nostalgie) et un besoin d'apporter une nouvelle modernité pour ne pas sembler désuet face aux blockbuster estivaux. Même si la patte de Simon Pegg apporte une certaine fraîcheur à la franchise, notamment grâce à l'humour qui a fait sa notoriété sur ces films précédents. Le prochain épisode devra se positionner plus franchement pour être une réussite et donner un nouveau souffle aux aventures de l'Enterprise dans les tréfonds de la galaxie.

  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire