Sur un gros coup avec quatre truands, Jabeke entend faire cavalier seul pour rafler la mise et entreprend d’attiser la haine entre ses complices…
Grande période pour les polars français, les années 50-60 regorgent de films mettant en scène des criminels ou autres personnages aux m½urs douteuses. Un peu oublié aujourd'hui "Symphonie pour un Massacre" est considéré comme l'un des plus réussis du genre. Réalisé par un maître en la matière, Jacques Deray (aussi réalisateur du cultissime "La Piscine") certains le surnomme même le "Hitchcock français", le film nous plonge dans le milieu de la pègre des jeux de hasard marseillais.
Ecrit par Jacques Deray, Claude Sautet et José Giovanni, le scénario est précis, teinté d'humour noir et avec ce qu'il faut de rebondissements pour nous tenir en haleine jusqu'au final. Par son récit et sa mise en scène chirurgical, le film reste loin de ses personnages. Leurs actes infâmes sont alors étudiés sans filtres, ce qui rend leur violence encore plus dure. Notons aussi la partition musicale inspirée de Michel Magne qui donne une atmosphère particulière à certaines scènes où les dialogues sont absents.
Cette histoire de trafic d'argent peut se vanter d'un casting impeccable. Le regretté Jean Rochefort impressionne dans la peau de ce personnage sombre et violent. Habitué au début de sa carrière à des rôles comiques, l'acteur est ici utilisé à contre-emploi. Il signe une performance mémorable par sa justesse et qui évite le côté caricatural de ce genre de rôle. A ses côtés Michèle Mercier (l'inoubliable interprète d'Angélique, marquise des anges) arrive à exister avec ce rôle de femme mystérieuse dans ce film d'hommes.
"Symphonie pour un Massacre" est un polar français brillant par son scénario efficace et son excellent casting.