Critique film
Publié le 26/02/2018 à 16h54 par Floriane
The Square
6 /10

Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée "The Square", autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle.

Palme d'Or au dernier Festival de Cannes "The Square" est le sixième long métrage du suédois Ruben Östlund. Après la chronique "Snow Therapy" qui mettait à mal la famille et ses valeurs, cette plongée dans un musée d'art contemporain va plus loin avec sa volonté de dénoncer les travers de notre société moderne.

Le réalisateur pose les bases de son film avec une première séquence d'interview au décor froid et imposant où les deux protagonistes sont écrasés par le rôle et l'image qu'on leur a assignés. Les 2h30 qui suivent sont une succession de scènes symbolisant plusieurs comportements néfastes de personnes poussées par une politique de l'individu.

Ruben Östlund explique avoir écrit "The Square" en réponse à l'individualisme grandissant de son pays, ainsi que les clivages sociaux de plus en plus importants. Et il n'est pas étonnant qu'il ait choisi le milieu de l'art contemporain comme microcosme pour appuyer ses idées. Un milieu taxé d'hypocrisie par son image d'esprit ouvert et d'altruisme qui cache souvent des gens imbus d'eux même et égoïstes. Milieu représenté ici par Christian, un conservateur de musée en pleine crise existentielle.

Au fil de son récit acerbe Östlund balance une multitude de scénettes symboliques sur l'égoïsme, l'irrespect, la violence, les préjugés, l'écart entre la pauvreté et la richesse, les femmes, etc. Pour marquer ses idées, le metteur en scène a clairement souhaité bousculer le spectateur avec des scènes où le malaise s'installe. Malaise à son paroxysme lors de la séquence-performance du diner (impressionnant Terry Notary !) ou encore celle de l'enfant dans l'immeuble.

Le réalisateur s'attaque aussi aux médias d'aujourd'hui et leur manque de valeurs morales. Cette charge contre cette nouvelle façon de communiquer, où tout n'est que produit et polémique, est sûrement la plus intéressante du film tant cette course au buzz s'approche de notre réalité… Malheureusement, Östlund enchaîne avec un questionnement sur la liberté d'expression plus maladroit que pertinent.

Intéressant dans sa démarche satirique "The Square" perd de sa force narrative à cause de propos maladroits et un aspect parfois caricatural.

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