Critique film
Publié le 10/03/2020 à 12h02 par Floriane
Une Sirène à Paris
7 /10

Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence. Lui, l’homme qui a souffert d’avoir trop aimé, et elle, la créature qui n’a jamais connu l’amour, vont apprendre à se connaître. Et à chanter d’une même voix…

Après le fabuleux “Jack et la mécanique du coeur”, Mathias Malzieu adapte de nouveau l’un de ses romans à l’écran : “Une Sirène à Paris”. Mais cette fois le leader culte du groupe Dionysos délaisse l’animation pour réaliser son premier film en prises de vues réelles. La poésie de Mathias Malzieu réussit-elle à passer le cap du cinéma live ? Réponse avec les trois bonnes raisons ci-dessous.

1. Son univers
Tous ceux qui connaissent Mathias Malzieu sont familiers avec son monde poétique et rock’n roll. Et sans surprise “Une Sirène à Paris” s’inscrit dans cette veine romantico-rock. Malzieu a imaginé un Paris fantasmé. Ou plutôt le souvenir d’un Paris fantasmé. Un Paris où la magie de la musique, les inventions farfelues et l’amour étaient maîtres. Entre l’appartement nostalgique de Gaspard et le fantasque Flowerburger, Malzieu arrive une fois de plus à nous plonger dans son univers bienveillant et mélancolique. Et pour les aficionados de l’univers de Malzieu, soyez vigilants. Des clins d’oeil à d’autres oeuvres du monsieur cachent dans le film.

2. Sa bande originale
Leader depuis plus de 20 ans du groupe de rock français Dionysos, Mathias Malzieu accompagne son film d’un album intitulé "Surprisier". Les fans seront ravis de retrouver la plume et le son du groupe. Mais les non-connaisseurs devraient aussi être conquis par cette bande originale / album aux textes recherchés et rythmes entrainants. Notamment pour la chanson phare du film “Une Sirène à Paris”.

3. Son casting
Pour son premier long métrage en prises de vues réelles, on peut dire que Malzieu a le sens du casting. Dans la peau de Gaspard Snow (sorte de double fictif de Mathias Malzieu), Nicolas Duvauchelle est juste parfait. Un mélange de burlesque enfantin et d’homme torturé qui va à merveille à l’acteur. Il livre une performance à la fois drôle et touchante. Une très bonne surprise pour celui qu’on a plus l’habitude de voir dans des drames d’auteurs français. Face à lui, Marilyn Lima (“SKAM France”) incarne une sirène à l’innocence émouvante. Et n’oublions pas de noter la présence de la magnifique Rosy de Palma. La comédienne espagnole est excellente en voisine curieuse, mais bienveillante. Un délice.

“Une Sirène à Paris” était un pari risqué. Un pari dont Mathias Malzieu tire un film sincère et touchant.

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