Critique film
Publié le 27/03/2018 à 12h50 par Kévin Aubin
Wonder
10 /10

August Pullman est un petit garçon né avec une malformation du visage qui l’a empêché jusqu’à présent d’aller normalement à l’école. Aujourd’hui, il rentre en CM2 à l’école de son quartier. C’est le début d’une aventure humaine hors du commun. Chacun, dans sa famille, parmi ses nouveaux camarades de classe, et dans la ville tout entière, va être confronté à ses propres limites, à sa générosité de c½ur ou à son étroitesse d’esprit. L’aventure extraordinaire d’Auggie finira par unir les gens autour de lui.

Stephen Chbosky est un écrivain connu pour son roman Le Monde de Charlie a été vendu à plus d'un million d'exemplaires dans le monde. En 1995, il s'essaye à la réalisation The Four Corners of Nowhere qui a été présenté en compétition au Festival de Sundance. Par la suite, il cocrée avec Jon Turteltaub la série télévisée Jericho. Il participe également au scénario de certains films et en 2012, il adapte son propre roman au cinéma.

En 2017, il revient avec Wonder, l'adaptation du roman homonyme de R.J. Palacio paru en 2013 et vendu à plus de 5 millions d'exemplaires dans le monde. Adapter un roman à succès dont l'histoire se concentre sur un enfant souffrant de malformation cranio-faciale et harcelé pour ce qu'il est à l'école n'était pas chose aisée. Le risque pour le réalisateur était de tomber dans la facilité en s'accablant sur le sort de l'enfant et de virer dans le pathos. Le résultat est tout autre et le réalisateur nous offre un drame où le spectateur fait le plein de bonheur. Même si le sujet est difficile à appréhender, le fait que le film se concentre sur Auggie Pullman et son entourage familial et amical permet au spectateur de vivre intensément cette histoire simplement et efficacement. Jamais une histoire n'aura été aussi merveilleuse à regarder. On s'attache très facilement aux personnages et on s'identifie à leur histoire comme si on était un membre à part entière de cette famille. Ainsi, on passe par tous les stades émotionnels, on vit au rythme de ce jeune garçon confronté pour la première fois au regard des autres, à un environnement extérieur autre que celui de son cercle intime. Ce choc est pour lui difficile à vivre mais il va apprendre de ses rencontres et faire de son handicap une force, une différence un véritable atout. Une leçon de vie qui met en exergue différents messages sur le vivre-ensemble, la différence, l'amour, le partage, la cruauté du monde extérieur... Des messages forts et fédérateurs amenés avec intelligence. La bonne idée du métrage est également de parler des personnages qui gravitent autour d'Auggie. En multipliant les points de vue, le spectateur appréhende chacun d'eux à raison d'un personnage évoqué tels des chapitres. Chaque personnage ayant une dimension d'âme différente et un passé unique qui le rend important. Au final, on se rend compte que chaque personne compte et que l'un ne va pas sans l'autre, qu'il faut avancer ensemble. Beaucoup d'humanité qui amène à réfléchir.

Derrière la caméra, Stephen Chbosky filme une histoire poignante avec brio. La mise en scène profite aux acteurs et prend soin de les montrer simplement, sans enjoliver leur vie, les décors se limitant à des endroits clos montre bien l'ostracisme subi par notre héros atteint de difformités, la photographie est différente selon les différentes points de vue exprimés dans l'histoire où chaque trajectoire possède sa propre gamme chromatique, ce qui permet de bien différencier chaque individu, et la bande-son révèle des mélodies douces qui à l'oreille émeuvent. Une réalisation maîtrisée où chaque détail compte pour un moment inoubliable.

La réussite du film est pour beaucoup dans le jeu de ses acteurs. En tête, on retrouve le jeune acteur Jacob Tremblay dans la peau d'Auggie Pullman. Comme un véritable professionnel, il relève un défi de taille en interprétant ce jeune garçon difforme. Le résultat à l'écran est superbe et il prouve du haut de ses 11 ans qu'il a tout d'un grand. La nouvelle coqueluche d'Hollywood qui n'a pas fini de faire parler d'elle. Pour camper ses parents, le duo Roberts/Wilson est impeccable. Sans jamais étouffer le jeune acteur, ils jouent des parents aimants prêts à tout pour leur enfant. Ils viennent apporter cette sensibilité parentale et sont très touchants à leur façon. N'oublions pas les autres acteurs dans des seconds rôles essentiels à l'avancée de l'histoire. Chacun trouve sa place dans l'histoire d'Auggie et tire son épingle du jeu à chacune de leurs apparitions. Un casting formidablement bien composé avec des enfants qui jouent très bien et des adultes qui les font briller.

Pour sa nouvelle réalisation, Stephen Chbosky signe un drame familial tendre et émouvant mais avant tout très humain. Une histoire qui nous touche en plein c½ur avec des acteurs exceptionnels. A ne pas manquer !

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