Disponible depuis le 15 octobre sur les stores Android et Apple, ØRÐESA se définit comme une expérience singulière et interactive, entre film de fiction et jeu vidéo : une sorte d’une invitation à devenir acteur de ce court thriller psychologique d’un nouveau genre...
Il est toujours intéressant de voir que la technologie permet au 7ème art de se renouveler, de se transcender. La nouvelle production d’Arte France et de Cinétévé Experience va ainsi dans ce sens et nous propose une histoire de maison hantée pas comme les autres.
Cette thématique a, en effet, était utilisée de nombreuses fois dans le cinéma fantastique-horreur, il suffit de citer le classique Shining de Stanley Kubrick, le plus récent Annabelle : La Maison du Mal de Gary Dauberman ou encore Paranormal Activity dans le style “found footage”. Et c’est bien évidemment aussi le cas dans le monde des jeux vidéos avec Alone in the Dark qui fût probablement le premier jeu vidéo de type “survival horror” sorti en 1992, Silent Hill 4 : The Room, et bien sûr la série des Resident Evil, elle-même adaptée au cinéma... La boucle est bouclée. Enfin, toujours dans le domaine du jeu, on voit même certains casinos en ligne au Canada proposer des machines à sous plongeant les joueurs dans cette ambiance horrifique avec des titres comme Haunted House de Playtech ou House of Doom de Play’n GO.
Un huis-clos à la recherche de souvenirs du passé
Nicolas Peufaillit, co-scénariste d'Un Prophète et de la série Les Revenants, nous plonge dans un thriller psychologique qui commence par les retrouvailles entre Lise (Melissa Guers) et son père (le grand acteur de théâtre Carlo Brandt) dans la maison familiale après 2 ans sans se voir. Avant de rencontrer ces 2 personnages, la narration prend son temps pour établir le décor, entre l’atmosphère peu rassurante d’une forêt et la découverte de cette effrayante et grande maison de campagne, de l’extérieur comme de l’intérieur.
Cependant, il semblerait que la maison soit hantée et la tension monte entre le père et sa fille... Un drame familial pourrait-il en être la raison ? Tout comme Lise, nous sommes amenés à résoudre cette mystérieuse et lugubre histoire plus les souvenirs s’accumulent en visitant les différentes pièces de la maison…
Une interactivité subtile pour ne pas perturber la narration
Une grande place est donnée à construire cette ambiance mortifère dans Ordesa - grâce à un musique troublante et de longs silences - pour nous laisser contempler les différentes pièces de cette maison, tout en influant sur l’histoire du film... Puisque c’est effectivement ici que l’expérience devient intéressante. La seule et unique façon d’interagir dans Ordesa est d’utiliser le gyroscope de son smartphone - en l’inclinant à gauche ou à droite - afin de naviguer à 180° dans chaque scène, mais également en étant acteur si l’on s’arrête à un endroit précis, pour passer par une porte, ou faire bouger des objets…
"Le concept d’Ordesa est de proposer une nouvelle manière de regarder un film à travers une interaction simple, au service de la narration. Le film réagit à ce que l’utilisateur regarde de manière fluide et imperceptible. Pas d’interface, pas d’endroit où cliquer… la narration ne doit jamais s'interrompre, pour ne pas perdre sa dimension cinématographique." Nous partage Nicolas Peufaillit dans une interview donnée auprès d’Allociné.
Finalement, nous sommes à la fois spectateur et acteur dans cette expérience hors-du-commun, cela reste très subtil et Ordesa reste tout de même plus proche d’un film que d’un jeu vidéo. Cela reste cependant intéressant : on se sent comme à l’intérieur du film, la tension de l’histoire se fait donc d’autant plus forte.
Nicolas Peufaillit nous en dit plus sur ce point : “L’idée, c’était vraiment de créer une fiction hybride, ni film classique, ni jeu vidéo. Mais d’avoir la sensation d’être dans un film. Et d’opter pour une interactivité invisible, sans être frustrante. Nous voulions jouer avec le spectateur, pour le rendre pro-actif, sans que celui-ci ne s’en rende compte. [...] En lui donnant la possibilité de faire des choix de mise en scène (un peu comme dans un jeu), nous le faisons participer au récit.”
ØRÐESA est au prix de 3,49 € sur les stores, est-ce qu’il les vaut ? Selon nous, oui totalement, c’est une expérience intéressante, perfectible certainement, mais on ne peut qu’appuyer cette démarche originale et innovante dans le monde cinématographique.
Teaser :
