Critique série
Publié le 07/01/2016 à 19h12 par Mehdi
Copper - Saison 2
9,5 /10

Nous retrouvons notre redresseur de torts Corcoran, toujours prompt à défendre la veuve et l'orphelin dans le New-York de 1865, à la veille de l'assassinat de Lincoln. Dans cette saison 2, la police new-yorkaise se bat pour sa survie, sur fond de fin de guerre civile, et de lutte pour le pouvoir dans une Amérique encore traumatisée par le conflit fratricide qu'elle vient de vivre.

Les producteurs, pour vendre une seconde saison à une série qu'ils produisent, nous expliquent que tout change, que l'histoire des héros est bouleversée à jamais. Ils ne le vendent, et bien souvent on reprend les mêmes et on recommence. Ici, tout change parce que rien ne change : Corky et ses hommes font toujours dans la justice expéditive, le Paradise voit toujours défiler le gratin des hommes de pouvoir new-yorkais, le docteur Freeman soigne chacun quel que soit sa couleur de peau. Ce qui a changé, c'est le contexte politique, sur fond de fin de guerre civile, la victoire du Nord sur le Sud des confédérés. Et ça change tout : les rapports entre les puissants autrefois liés, l'arrivée d'un chef de police qui veut faire le ménage dans sa circonscription...

De partout, les complots contre le président Lincoln et les amis de l'Union sont légions. Ainsi, Robert Morehouse, ayant chassé son père dans un état sudiste, déjoue le complot d'un certain Kennedy, confédéré souhaitant incendier New-York, avec la complicité de madame Haverford, la fiancée de Robert. Celle-ci, pour se racheter, permettra à la femme de Freeman de retrouver la sérénité.
La fin de la guerre permet aussi à d'anciens gradés d'accéder à des places de choix dans la société yankee. C'est le cas du Colonel Donovan, qui, prenant la tête de la circonscription de Five Points, impose à la police des restrictions, et au quartier des règles. Corcoran ne tarde pas à comprendre les réelles ambitions de ce politicien sans scrupules, et, se mettant en travers de son chemin, le payera par la vie de proches...
L'inspecteur Maguire, tombé en disgrâce après le meurtre de sa maîtresse, et la révélation de sa liaison avec la femme de Corky, sombre dans la grande délinquance. Il mènera l'assaut de son ancien commissariat, épisode au cours duquel l'existence même de la jeune police New-Yorkaise sera menacée...
On le voit cette deuxième saison est plus riche que la première en rebondissements, et en action même. La brutalité atteint des sommets, et la cruauté est sans limite, s'agissant du partage du gros gâteau qu'est l'Amérique post-guerre civile.

C'est bien l'ambition des créateurs, poser les bases des Etats-Unis capitalistes, impérialistes, qui, loin d'être débarrassés des considérations raciales, semble nous donner des leçons de démocratie. Les déboires de Lincoln sont ceux d'Obama 150 ans après lui, aux prises d'une ségrégation de facto, sur fond de non contrôle des armes à feux. L'Amérique industrielle du 19ème siècle n'a pas évoluée tant que ça sur les grands sujets de société, et l'on découvre chaque jour stupéfaits, que la loi du Far West s'y applique toujours. Le lynchage des frères de madame Freeman en écho des récents événements...
Copper, dans sa dimension historique et politique, si crues soient-elles, est la première vraie série qui critique les bases de la société érigée par les pères fondateurs en 1776, avant notre propre révolution, notre propre "guerre civile", et en jeune français, européen et occidental, je trouve que cela fait du bien de disséquer ainsi les racines des maux d'une démocratie que l'on prend toujours en exemple, ici, en Europe.
A la fin de la saison, des flashbacks nous font comprendre l'amitié qui lie les trois hommes clefs de la série, finalement : Corcoran, Morehouse et Freeman.

En conclusion, je trouve cette série de plus en plus enthousiasmante, et vous ne la lâcherait pas du premier au dernier épisode, qui finit, je dois le dire, d'une façon assez énigmatique. N'ayant pas prévu de troisième saison, les producteurs nous laissent avec quelques interrogations. C'est le seul bémol à une série très ambitieuse et à la hauteur de ses ambitions.

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