Critique série
Publié le 16/06/2025 à 12:22 par Grégory

Toutânkhamon

Affiche
8,5 /10
En 1905, l'archéologie en Égypte est une affaire d'hommes riches, la chasse gardée des aristocrates et des magnats... À l'exception d'Howard Carter. Ce dernier est persuadé qu'il reste, dans la Vallée des Rois, un tombeau non découvert, celui de Toutânkhamon, l'enfant-roi.Tous les experts rejettent cette hypothèse malgré les preuves de Carter et il se retrouve seul pour poursuivre ses recherches, avec pour unique soutien financier Lord Carnavon. Mais la Première Guerre mondiale se profile et va interrompre, pour un temps, les rêves de l'archéologue, qui n'a pas dit son dernier mot.
"Toutânkhamon"nous embarque d’emblée dans la quête historique de la tombe du jeune pharaon, guidés par la passion obstinée de l’archéologue Howard Carter (Max Irons) et le soutien inébranlable du mécène Lord Carnarvon (Sam Neill). Le scénario, ancré dans des faits réels, évite le sensationnalisme pour privilégier la véracité et restituer l’attente presque sacrée qui précède chaque coup de pioche.

Carter apparaît comme un homme habité par l’obsession de dévoiler le passé : sa fougue contraste avec la vulnérabilité qui le saisit face à l’immensité des vestiges. À ses côtés, Carnarvon oscille entre la figure du protecteur rassurant et celle d’un politique conscient des enjeux financiers et diplomatiques. Leurs échanges, tantôt teintés d’humour british, tantôt lourds de non-dits, tissent une complicité crédible et touchante.

Les ouvriers égyptiens et Lady Evelyn Herbert viennent enrichir ce portrait en creux : d’un côté, le savoir ancien transmis de génération en génération, de l’autre, la curiosité d’une jeune femme déterminée à comprendre les mystères de l’Égypte. Cette distribution souligne que la découverte n’est jamais l’œuvre d’un seul, mais bien d’une communauté aux savoirs variés.

Côté mise en scène, la série joue sur les contrastes : grands plans sur le désert inondé de lumière crue alternent avec les intérieurs feutrés de Louxor et des salons anglais, filmés dans une pénombre douce. La lenteur des fouilles, le grincement des outils et le souffle du vent créent une tension palpable, là où beaucoup auraient choisi le spectaculaire.

La musique, subtile et parfois rituelle, ménage de larges plages de silence qui laissent résonner les bruits naturels — craquement de la terre, murmures des protagonistes, bruissement des palmes. C’est cette économie d’artifice sonore et visuel qui fait naître l’immersion et la magie du moment ultime : l’ouverture de la chambre funéraire.

Bref, "Toutânkhamon" impose sa force par la rigueur historique et l’attention portée à ses personnages. Sans effets tape-à-l’œil, elle restitue l’émotion brute de la découverte et l’humanité de ceux qui l’ont rendue possible.
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