Espagne, 1936. Higinio, partisan républicain, voit sa vie menacée par l’arrivée des troupes franquistes. Avec l’aide de sa femme Rosa, il décide de se cacher dans leur propre maison. La crainte des représailles et l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre condamnent le couple à la captivité.
Réalisé par Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Garnaga, Une vie secrète (Una trinchera infinita en espagnol) est un long métrage nous transportant en plein milieu de la guerre civile espagnole de 1936 avec l’arrivée au pouvoir de Francisco Franco.
Le protagoniste, Higinio, partisan républicain et élu local de son village en Andalousie tente d’échapper aux représailles des troupes Franquistes. Après une tentative avortée de fuite, il se retrouve contraint de retourner auprès de sa femme et de se cacher dans un faux sol sous la maison.
Cette décision qu’ils pensent provisoire, signera en fait le début d’une vie d’emprisonnement volontaire pour leur famille.
Le film traite d’une période historique espagnole bien connue, mais très peu vue au cinéma ce qui le rend très rapidement prenant pour tous les aficionados et curieux de film de guerre. La spécificité de ce film est sa capacité à dépeindre une période de guerre civile, puis de guerre mondiale suivie d’un gouvernement dictatorial du point de vue de ceux qui se cachent : les hommes taupes. Ici bien entendu même si seulement Higinio est recherché, c’est toute sa famille qui navigue dans trente années de ce cauchemar dictatorial franquiste par peur des délations et de ses répercussions ( torture, emprisonnement, mort).
Avec une vie secrète, les réalisateurs prennent le risque de faire un film de guerre qui n’en est pas vraiment un puisque c’est l’aspect psychologique des personnages qui nous permet de comprendre l’impact d’une chasse à l’homme invisible. Il n’y a ni bataille sur le front, ni grands actes héroïques juste de la résistante qui se mue en peur viscérale de l’extérieur, des voisins brefs de tout qui pourrait venir mettre en danger cet effacement volontaire de soi-même.
L’aspect psychologique et émotionnel des personnages est réellement la force du film et est magnifiquement porté par tous les interprètes. Cependant, le parti pris d’effectuer une sorte de lissage dans les plans et la mise en scène, malgré trois réalisateurs à l’affiche, pourrait ne pas plaire à tout le monde.
Nous pouvons sans doute imputer ce procédé au désir de faire coller le manque de repère temporaire auquel le personnage principal est confronté à ce que l’on voit à l’écran. Malheureusement, cela contribue à créer un détachement émotionnel progressif du spectateur à partir de la moitié du film qui aurait pu être facilement évité par une diversité des points de vue.
Une vie secrète est donc un film qui réussit à rendre ce récit atypique de guerre émotionnellement poignant et qui malgré quelques défauts de mise en scène nous tient en haleine jusqu’à la fin.