Critique film
Publié le 04/01/2018 à 15h18 par Kévin Aubin
Valérian et la Cité des Mille Planètes
8 /10

Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l'extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au c½ur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers.

Luc Besson veut suivre les traces de ses parents, professeurs de plongée, mais un accident de plongée l'en empêche. C'est alors qu'il se tourne vers le cinéma. Il débute comme stagiaire sur plusieurs tournages et assistant réalisateur. Après avoir mis en scène le court-métrage "L'Avant dernier" (1981), Luc Besson fonde avec Pierre Jolivet la maison de production Les Films du loup. C'est via cette société qu'il réalise en 1983 son premier long-métrage "Le Dernier combat", nommé aux César. Par la suite, il réalise "Subway" et "Le Grand Bleu", ce dernier étant un véritable succès public. Va s'en suivre bon nombre de réalisations, plus ou moins aimées des critiques et du public. On lui doit notamment "Nikita", "Léon", et surtout "Le Cinquième Élément". Vers les années 2000, Luc Besson délaisse un peu sa caméra pour se consacrer, via sa société EuropaCorp, à la production d'½uvres cinématographiques françaises et étrangères. Il officie également en tant que scénariste sur de nombreux films. En 2012, il fonde l'École de la Cité, établissement d'enseignement supérieur privé, reconnu d'intérêt général, à but non lucratif, qui forme gratuitement et sans condition de diplôme, des jeunes âgés de 18 à 25 ans, aux métiers de scénariste et réalisateur. En 2014, avec "Lucy", il signe le plus gros succès du cinéma français à l'étranger.

En 2017, il repasse pour la dix-septième fois derrière la caméra, en adaptant librement l'univers de la série de bande dessinée française Valérian et Laureline scénarisée par Pierre Christin et dessinée par Jean-Claude Mézières. Dans les tuyaux depuis de nombreuses années, qu'en est-il de ce space opera le plus cher du cinéma français ? Pour ce divertissement à grand spectacle, Luc Besson a mis les moyens et le résultat se voit à l'écran. Visuellement, le film est superbe, les effets spéciaux étant dignes des plus gros blockbusters hollywoodiens. L'univers visuel est si riche que chaque plan relève d'ingéniosité. Tout est pensé pour immiscer le spectateur dans le film. Là où le métrage peine à convaincre totalement est dans son histoire. Une histoire dont les tenants et les aboutissants sont connus d'avance, d'où l'effet surprise qui finit par s'estomper. Pourtant dès le départ le ton est donné avec un cocktail détonant d'humour léger, d'action, d'effets visuels sidérants et d'aventure divertissante. Passées les premières 45 minutes, le film s'enlise malheureusement dans une banalité déconcertante alors que l'on était en droit d'en attendre davantage. Dans le sens où le matériau d'origine, à savoir une BD à succès, donne l'occasion d'offrir un divertissement épique. Résultat, plus de la moitié du film ne propose rien d'innovant et de transcendant sauf visuellement. Les rebondissements s'enchaînent de façon inégale, les scènes d'action manquent de saveur, tout tourne autour de Valérian et Laureline au détriment de tous les autres personnages pourtant tout aussi intéressant à découvrir, et l'ensemble finit par être déjà-vu. Luc Besson nous sert donc un divertissement grand public aux défauts évidents rattrapés de peu par la richesse visuelle du métrage. Après il faut bien se dire que ce n'est qu'un premier film censé démarrer une saga qui on l'espère saura davantage nous étonner par la suite.

Armé de sa caméra, Luc Besson n'a rien perdu de son efficacité et prouve une nouvelle fois tout son talent de réalisateur. La mise en scène est renversante, les décors numériques sont sublimes, la photographie est à couper le souffle et la bande-son s'inscrit parfaitement dans l'univers du film. Une réalisation qualitative entachée par un scénario trop simpliste où tout semble prévisible, et où la magie n'opère que dans quelques occasions.

Dane DeHaan et Cara Delevingne campent respectivement les rôles de Valérian et Laureline. En Valérian, Dane DeHaan impose sa gueule d'acteur. Peu connu du grand public, il est pourtant un acteur qui monte, et qui dans ce film prouve toute l'étendue de son talent. A la fois détesté et adoré, il compose un héros à la personnalité bien affirmée qui s'inscrit très bien dans le film. Pour l'accompagner, en Laureline, Cara Delevingne ne démérite pas. Mannequin de profession, elle fait de plus en plus d'apparitions à l'écran, et trouve ici l'un de ses premiers grands rôles. Au antipode de son homologue masculin, elle s'impose tout le long du film comme l'héroïne par excellence. Un duo bien assorti qui fait merveille face caméra. Le casting est complété par de nombreux rôles plus ou moins sommaires dont on retient la prestation dansante de Rihanna. Dommage que ces nombreux rôles ne soient pas exploités pleinement. Mention spéciale aux quelques apparitions d'acteurs connus du grand public qui font leur petit effet.

Pour sa nouvelle réalisation, Luc Besson propose un space opera solide visuellement mais dont l'histoire est écrite avec maladresse. L'ensemble reste divertissant à défaut d'être exploité à son maximum. Cependant, il faut bien avouer que pour un film français, le spectacle est garanti. Premier film d'une saga annoncée, on espère que les suites corrigeront ses défauts pour être à la hauteur des attentes tant publiques que critiques.

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