Interview
Publié le 25/07/2017 à 10h54 par Grégory
Philippe Peythieu et Véronique Augereau
Crédits photos : The Simpsons Park
Acteur
Filmographie sélective :
"Les Simpson" (Série - 1989)
"Les Simpson" (Série - 1989)
A l'occasion de la nouvelle édition 2017 du TGS Springbreak organisée par TGS Événements, nous avons eu l'opportunité de rencontrer et interviewer les acteurs Philippe Peythieu et Véronique Augereau connus en outre pour être les fameuses voix françaises de Homer et Marge Simpson.
Comment êtes-vous venu à doubler les personnages de la série "Les Simpson" ?
Philippe Peythieu : C’est une longue histoire. On a passé un casting en juillet 89. Et puis c’est un casting un peu bricolé parce qu’on n'avait pas tous les éléments, les américains nous avaient pas encore tous fournis et puis ils étaient en train de construire leur série donc on avait pas beaucoup d’éléments. En ce qui me concerne, j’ai passé un essai, on m’a demandé de vieillir ma voix parce qu’on m’a montré juste un dessin de Homer, on m’a fait écouté une version mexicaine mais on m’a demandé de faire presque la voix du Grand Père à l’époque, on m’a demandé de vieillir ma voix car le personnage on ne savait qu’il avait des enfants, il avait plus de cheveux, il était ventripotent. On l’a situé vers 60-65 ans, à cet âge là, c’est plus un grand père, donc on m’a demandé de vieillir ma voix. Et puis après, le timbre de voix devait les intéresser, les américains se sont déplacés de Los Angeles et là ils avaient des images à nous montrer, on a passé le casting à peu près à ce moment là et là on l’a su maintenant, il a une quarantaine d’années, il a des enfants de tel et tel âge, c’est surtout pas un idiot, il travaille dans une centrale nucléaire, c’est un technicien… Il est… RIRE Et voilà ce que l’on m’a dit, on m’a dit : faites un essai. Alors on m’a fait To, to ! J’ai fait ensuite des To d’émotion, des To de peur. Je ne savais pas du tout ce que signifiait cette expression. Et moi, c’était "Do" en Anglais, j’ai fait "To" parce que je n’entendais pas le "D". Et c’est devenu "To" en français. Et puis, voilà, plus de nouvelles pendant des mois et des mois. Et puis, un fax est tombé des Etats-Unis 6 mois après et puis on a commencé cette nouvelle série des Simpson, voilà comment ça a commencé.
Véronique Augereau : Quant à moi. Les américains étaient présents comme dit Philippe pour finaliser le casting. Quand je suis rentré dans l’auditorium, ben voilà, j’ai vu ce dessin un peu curieux, déjà des personnages assez bizarres. En plus, il y a 28 ans de ça, le trait était très grossier, maintenant c’est plus arrondi. Et donc, j’ai écouté la voix de Julie Kavner puisque c’est la comédienne américaine avec la voix rauque et cassée et puis je me suis lancée dans un essai et voilà miraculeusement, ça a marché.
Véronique Augereau : Quant à moi. Les américains étaient présents comme dit Philippe pour finaliser le casting. Quand je suis rentré dans l’auditorium, ben voilà, j’ai vu ce dessin un peu curieux, déjà des personnages assez bizarres. En plus, il y a 28 ans de ça, le trait était très grossier, maintenant c’est plus arrondi. Et donc, j’ai écouté la voix de Julie Kavner puisque c’est la comédienne américaine avec la voix rauque et cassée et puis je me suis lancée dans un essai et voilà miraculeusement, ça a marché.
Dans la série "Les Simpson", avez-vous la possibilité d’improviser certains dialogues ?
V.A : Non, on ne trahit pas. C’est un travail d’équipe.
P.P : Et puis c’est Christian Durat qui est directeur artistique et qui adapte les textes et fait les versions françaises. C’est lui qui nous a mis au casting au départ donc on se connaît depuis l’histoire des Simpson même avant on se connaissait avec Christian. Des fois il nous écrit plusieurs versions parce qu’il n’est pas sûr de sa version, il dit qu’on va tester sur le plateau et donc quand on n’a pas la chute d’un gag, on n’a pas l’expression exacte donc on cherche ensemble et puis on essaye des choses.
V.A : Le "Ho punaise" c’est toi.
P.P : Oui, le "Ho punaise" c’est une expression qui existe uniquement dans la version française. En anglais c’est "Oh my god". Il y a des expressions d’Homer qui bute sur des mots un peu compliqués comme "Bilibilibiliothèque", ça n’existe pas dans la version américaine mais ces petites mimiques qu’on a rajouté nous parce que c’est plus drôle.
V.A : C’est dans l’esprit de la série.
P.P : On est dans l’esprit et puis on ne trahi pas l’½uvre originale. Il y aussi des épisodes qui sont compliqués pour nous qui font référence au football américain ou au baseball. La télé américaine, ils ont des présentateurs célèbres que l'on ne connaît pas donc cela ne nous parle pas. Il faut donc trouver l’adaptation alors de temps en temps on s’en sort, on a parlé de Laurent Delahousse à un moment donné dans un personnage à la télé, un animateur ou alors par rapport à l’époque de la coupe du monde on a fait allusion à Fabien Barthez. Mais bon, ça reste des clins d’½il. On n’a donc pas les mêmes préférences que les américains. Et c’est ça qui fait le succès de la série, tout le monde s’y reconnaît. La famille moyenne, basique, "middle class". Donc tout le monde s’y retrouve. Et puis, nous, les épisodes qu’on aime le mieux, c’est vraiment les épisodes qui concernent la famille, les rapports entre les parents et les enfants. Parce que c’est touchant. Par exemple, Homer qui oublie toujours… "Comment elle s’appelle la petite dernière déjà ?" (Avec la voix d’Homer)
V.A : Maggie, Maggie ! (Avec la voix de Marge)
P.P : Oui, il oublie toujours ce genre de chose. C’est touchant parce qu’après "Ah oui !..." C’est des trucs qui peuvent arriver dans le quotidien. Et puis, les rapports avec Marge comme dans le film où Marge quitte Homer. Et donc il y a des passages touchants qui sont plein d’émotions, on aime bien ce genre d’épisodes où ça nous parle. Après il y a des allusions à la politique aussi. C’est une série critique. Ils ont abordé pratiquement tous les sujets de société. On a posé la question à Matt Groening et il a dit "Avec les Simpsons, on a abordé tous les sujets de société sauf un, ils ont essayé, c’était l’avortement." Et aux Etats-Unis, c’est vrai que l’avortement c’est un peu tabou. Donc ils ont essayé, ils ont abordé l’homosexualité, l’adultère, les religions, les trois monothéismes, on a les Simpson en Israël… Après il y a plusieurs niveaux de lecture, c’est ça qui fait le succès de la série c’est que c’est tout public. Les petits s’y retrouvent parce que c’est des gags dans la tradition du cartoon américain Tex Avery. Il y a Homer qui étrangle Bart, on voit la langue… "Espèce de sale petit…" Ça peut être horrible mais ça fait rire parce que c’est du gag. Après, il y a plein de références au cinéma. C’est très intelligent.
V.A : La musique, le sport, Michael Jackson, Lady Gaga…
P.P : On est très heureux de continuer cette série car nous on s’amuse et puis c’est un programme intelligent, on le défend vraiment, on défend "Les Simpson". Et puis, si au moins l’éducation pouvait se faire autour des Simpson… RIRE
P.P : Et puis c’est Christian Durat qui est directeur artistique et qui adapte les textes et fait les versions françaises. C’est lui qui nous a mis au casting au départ donc on se connaît depuis l’histoire des Simpson même avant on se connaissait avec Christian. Des fois il nous écrit plusieurs versions parce qu’il n’est pas sûr de sa version, il dit qu’on va tester sur le plateau et donc quand on n’a pas la chute d’un gag, on n’a pas l’expression exacte donc on cherche ensemble et puis on essaye des choses.
V.A : Le "Ho punaise" c’est toi.
P.P : Oui, le "Ho punaise" c’est une expression qui existe uniquement dans la version française. En anglais c’est "Oh my god". Il y a des expressions d’Homer qui bute sur des mots un peu compliqués comme "Bilibilibiliothèque", ça n’existe pas dans la version américaine mais ces petites mimiques qu’on a rajouté nous parce que c’est plus drôle.
V.A : C’est dans l’esprit de la série.
P.P : On est dans l’esprit et puis on ne trahi pas l’½uvre originale. Il y aussi des épisodes qui sont compliqués pour nous qui font référence au football américain ou au baseball. La télé américaine, ils ont des présentateurs célèbres que l'on ne connaît pas donc cela ne nous parle pas. Il faut donc trouver l’adaptation alors de temps en temps on s’en sort, on a parlé de Laurent Delahousse à un moment donné dans un personnage à la télé, un animateur ou alors par rapport à l’époque de la coupe du monde on a fait allusion à Fabien Barthez. Mais bon, ça reste des clins d’½il. On n’a donc pas les mêmes préférences que les américains. Et c’est ça qui fait le succès de la série, tout le monde s’y reconnaît. La famille moyenne, basique, "middle class". Donc tout le monde s’y retrouve. Et puis, nous, les épisodes qu’on aime le mieux, c’est vraiment les épisodes qui concernent la famille, les rapports entre les parents et les enfants. Parce que c’est touchant. Par exemple, Homer qui oublie toujours… "Comment elle s’appelle la petite dernière déjà ?" (Avec la voix d’Homer)
V.A : Maggie, Maggie ! (Avec la voix de Marge)
P.P : Oui, il oublie toujours ce genre de chose. C’est touchant parce qu’après "Ah oui !..." C’est des trucs qui peuvent arriver dans le quotidien. Et puis, les rapports avec Marge comme dans le film où Marge quitte Homer. Et donc il y a des passages touchants qui sont plein d’émotions, on aime bien ce genre d’épisodes où ça nous parle. Après il y a des allusions à la politique aussi. C’est une série critique. Ils ont abordé pratiquement tous les sujets de société. On a posé la question à Matt Groening et il a dit "Avec les Simpsons, on a abordé tous les sujets de société sauf un, ils ont essayé, c’était l’avortement." Et aux Etats-Unis, c’est vrai que l’avortement c’est un peu tabou. Donc ils ont essayé, ils ont abordé l’homosexualité, l’adultère, les religions, les trois monothéismes, on a les Simpson en Israël… Après il y a plusieurs niveaux de lecture, c’est ça qui fait le succès de la série c’est que c’est tout public. Les petits s’y retrouvent parce que c’est des gags dans la tradition du cartoon américain Tex Avery. Il y a Homer qui étrangle Bart, on voit la langue… "Espèce de sale petit…" Ça peut être horrible mais ça fait rire parce que c’est du gag. Après, il y a plein de références au cinéma. C’est très intelligent.
V.A : La musique, le sport, Michael Jackson, Lady Gaga…
P.P : On est très heureux de continuer cette série car nous on s’amuse et puis c’est un programme intelligent, on le défend vraiment, on défend "Les Simpson". Et puis, si au moins l’éducation pouvait se faire autour des Simpson… RIRE
Avez-vous eu l’opportunité de rencontrer Matt Groening ? Si oui, comment s’est passée votre première rencontre ?
V.A : Nous avons rencontré Matt Groening à la première du film "Les Simpson". On était venu retrouver Matt Groening et David Silverman à un grand hôtel Parisien, on a déjeuné ensemble, on a eu des interviews en commun aussi et puis voilà.
P.P : Là où on s’était plutôt rencontré avec Matt Groening c’est plus à Annecy au festival d’animation. 2 fois à Annecy. En 2008 où là il y a eu une projection du film "Les Simpson" devant 3000-4000 personnes sur le bord du lac sur un écran géant. Il y avait Matt Groening qui est venu sur scène avec nous et David Silverman et là, on leur a fait chanter Spider-cochon. Que tout le monde avait sur son téléphone. Et donc, il y avait 3000 personnes qui chantait Spider-cochon et là Matt Groening et David Silverman ils ont fait "Ouah !" "Ah ouai". Et donc après respect et puis du coup on a sympathisé et on a eu le temps de se rencontrer et on s’est revu à Cannes pour les 20 ans des Simpson. On a été invité par la Fox. Et puis Matt Groening il a été vraiment gentil car il a dit : "De toutes les versions étrangères, je crois que c’est la votre la meilleure car vous, vous avez compris l’esprit Simpson, l’esprit de la série." C’était très sympa.
P.P : Là où on s’était plutôt rencontré avec Matt Groening c’est plus à Annecy au festival d’animation. 2 fois à Annecy. En 2008 où là il y a eu une projection du film "Les Simpson" devant 3000-4000 personnes sur le bord du lac sur un écran géant. Il y avait Matt Groening qui est venu sur scène avec nous et David Silverman et là, on leur a fait chanter Spider-cochon. Que tout le monde avait sur son téléphone. Et donc, il y avait 3000 personnes qui chantait Spider-cochon et là Matt Groening et David Silverman ils ont fait "Ouah !" "Ah ouai". Et donc après respect et puis du coup on a sympathisé et on a eu le temps de se rencontrer et on s’est revu à Cannes pour les 20 ans des Simpson. On a été invité par la Fox. Et puis Matt Groening il a été vraiment gentil car il a dit : "De toutes les versions étrangères, je crois que c’est la votre la meilleure car vous, vous avez compris l’esprit Simpson, l’esprit de la série." C’était très sympa.
Nous tenons vivement à remercier Philippe Peythieu et Véronique Augereau pour leur gentillesse et de nous avoir transmis leur passion sans limite pour leur travail. Nous remercions également TGS Événements et le service presse pour nous avoir permis de réaliser cette interview.
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