Test jeu vidéo
Publié le 14/09/2017 à 11h27 par Pikminouchon
Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

RPG

Finalement, le Mash-Up le plus improbable du monde vidéo-ludique, "Mario + Lapins Crétins", est devenu une réalité ! Quand l'idée de ce croisement contre-nature a émergé sur le Net, tout le monde a cru à une vilaine intox, et pourtant... Avec la bénédiction de leurs géniteurs respectifs, le Royaume Champignon se voit envahir par ces têtes-à-claques de rongeurs décérébrés : la mayonnaise va-t-elle prendre aux yeux du gamer exigeant que vous êtes ?

D'emblée, Ubisoft a réussi son pari : caresser suffisamment Nintendo dans le sens du poil pour avoir le droit, voire même le privilège, de faire joujou avec sa plus glorieuse licence ! Les Lapins Crétins sont certes populaires dans les cours d'école, mais l'aura de la team Mario rayonne bien au delà et ça n'a pas dû être simple de proposer un concept susceptible d'enthousiasmer Miyamoto, l'intransigeant papa du plombier moustachu bondissant...
Pour cela, il a fallu que l'équipe créative d'Ubi présente un projet novateur, un style de jeu où Mario n'avait jamais mis les pieds : le Tactical RPG au tour par tour ! Pour le profane, il s'agit de combats stratégiques où les unités se déplacent sur un terrain jonchés d'obstacles et d'ennemis divers. Mais si vous lisez régulièrement les tests sur Ciné-Média, vous connaissez sans aucun doute déjà la chanson... Lapin compris ?

Le jeu se joue principalement en solo (bien que des maps en coop soient également disponibles) et vous propose de visiter 4 grandes zones du Royaume Champignon en compagnie de Mario et de ses acolytes. La bonne idée est d'avoir ici la possibilité d'assister Mario et sa clique (Peach, Luigi et Yoshi) de leur versions lapinous, et là, la fusion Lapin/Peach ou Lapin/Yoshi est franchement épatante ! Source d'une multitudes de petits gags, souvent sympas et finalement bien amenés, "Mario + Lapins Crétins" dégage une ambiance fort agréable.

Pour en revenir aux personnages, la majorité du roster se débloque au fur et à mesure de votre exploration du Royaume Champignon, et les capacités des divers acteurs s'étoffent par la récolte d'orbes de puissance.
Comme souvent, un système d'arbre de compétence vous permettra d'affiner les techniques de combats de votre équipe (3 personnages simultanément, toujours avec l'indétronable Mario), mais sachez que l'évolution des personnages ne passe pas par l'acquisition de points d'expérience, contrairement à ce qui se fait en principe dans ce genre de jeu !

Les pièces d'or accumulées lors de votre périple aideront, elles, à acheter de nouvelles armes, toujours plus puissantes et loufoques ! Certaines seront mêmes à dénicher dans les recoins du décor, parfois en résolvant de (simples) puzzles ou en débloquant certains accès auparavant obstrués (il vous faudra donc revenir en arrière de temps en temps, une fois de nouvelles compétences acquises...).
En fait, entre deux épisodes guerriers, vous passerez votre temps à joindre un point A à un point B de la carte, en visitant à votre rythme un Royaume Champignon aux airs de Disneyland sous acide : les phases d'exploration ne sont peut-être pas le point fort du jeu mais elles ont le mérite d'instaurer un moment de tranquillité, flattent la rétine, délectent les cages à miel (l'OST orchestrale est très belle), et détendent les zygomatiques en illustrant souvent les crétineries des Lapins...

Sachez d'ailleurs que vous ne dirigez pas Mario dans le jeu, mais une espèce d'aspirateur robot-lapin (nommé Beep-O) que vos personnages suivront en file indienne. S'il est utile pour pallier au quasi-mutisme du plombier et pour faire progresser l'histoire d'un point de vue narratif et textuel, il faut bien admettre qu'il n'apporte rien en terme de lisibilité et de gameplay : Mario, toujours présent dans l'équipe, aurait très bien pu diriger la petite troupe, d'autant que, par réflexe, le joueur a toujours les yeux sur lui, et pas sur le très dispensable Beep-O...

En outre, il est amusant de constater que, pour une fois, Mario ne peut pas sauter lors des phases d'exploration ! Rassurez vous, dès que vous basculerez en phase de combat (les zones sont signalées par un simple portique à franchir), Mario et sa bande retrouveront leurs souplesse de gymnastes et vous en reprendrez le contrôle, au tour par tour !

Plusieurs choix vous sont alors offerts en mode combat : déplacer votre unité, la mettre à couvert (très important !), vous associer à un partenaire pour lui sauter dessus et aller plus loin, récolter les pièces éparses, ou tout simplement, blaster les vilains lapins ennemis ! Ces fourbes rongeurs utiliseront eux aussi les éléments du décor pour se protéger et le jeu, sur ce point, simplifie les stats habituelles : à couvert derrière un gros bloc, le personnage ne craint rien. Derrière un demi bloc, il a 50% d'être touché, à découvert, il a 100% de chance d'être atteint par une attaque. Simple, efficace, aucun aléa et les tirs ne peuvent pas être esquivés.

A chaque rixe, un nouvel agencement de décor et d'obstacles, de nouveaux ennemis, de nouvelles situations. Le jeu parvient à se renouveler et à surprendre, même si la seconde moitié de l'aventure étonne moins et tourne en rond.
L'apprentissage se fait en douceur, mais le jeu se complique rapidement, pour le plus grand bonheur du joueur aguerri... Bien sûr, inspiration Nintendo oblige, un mode facile est disponible et vous pouvez toujours revenir au QG pour modifier votre équipe (alternez vos équipiers et restaurez leur barre de vie...) ou acheter de nouvelles armes.
Chaque monde propose aussi des boss de mi-parcours et, bien sûr, un bon gros boss final.
On pourrait donc penser que l'aventure, aussi linéaire, présente une difficulté bien dosée ? Que nenni ! De ce côté là, les développeurs ont fait le yoyo, certaines rixes d'apparence anodine en début de monde vous feront parfois plus rager que certains affrontements de demi-boss. Bizarre...

Techniquement, pour finir, le titre utilise le moteur maison d'Ubisoft, le Snowdrop, et offre à la Switch de très beaux panoramas et de superbes animations ! Un soin particulier, voire maniaque, a été apporté à la mise en scène du jeu par une équipe de développeurs passionnés et révérencieux (les clins d’½il sont nombreux !). Aucun doute : la collaboration Ubisoft-Nintendo a été très fructueuse.
La bande son a été confiée quant à elle au vétéran Grant Kirkhope, auteur de l'inoubliable OST de Banjo Kazooie sur la Nintendo64 : à elle seule, elle insuffle un vent de nostalgie qui, couplée aux multiples références et gags absurdes, évoque un esprit "Rare software" digne de l'âge d'or de Nintendo. Ubisoft, digne héritier du mythique développeur anglais, qui l'eût cru ?

Pour simplifier, et dans sa grande globalité, le cocktail d'Ubisoft et Nintendo fonctionne à merveille et secoue un peu l'univers aseptisé et routinier de Mario. Si les Lapins Crétins gagnent en exposition et se révèlent très réussis (Lapin Peach et ses selfies débiles !), Mario et sa clique, un peu chahutés pour le coup, en ressortent un peu plus fou et débridés. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on croise des WC géants ou des slips XXL dans le Royaume Champignon ! Un jeu de grande qualité, foi de Lapin.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN MÉLANGE DU TONNERRE QUI PROFITE AUX DEUX LICENCES

+ TECHNIQUEMENT AU POIL (DE LAPIN !)

+ L'OST DE GRANT KIRKHOPE

+ EXCELLENTE DURÉE DE VIE

+ LAPIN PEACH : L'IDÉE DU SIÈCLE !
- L'HUMOUR DES LAPINS... PEUT-ÊTRE ?

- PAS (ENCORE) DE MODE EN LIGNE

- UN PEU REDONDANT SUR LA FIN.
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