Test jeu vidéo
Publié le 05/05/2021 à 14h50 par Pikminouchon
R-Type Final 2
7 /10
SHOOTER
Ah, R-Type... Cette série de shoot'em up a fait les beaux jours des joueurs rétro depuis l'ère 8 bits. A l'époque, il s'agissait carrément d'un benchmark, à savoir que chaque nouvelle machine était jugée sur un seul critère : allait-elle être capable de faire tourner une version de R-Type proche de l'époustouflante version arcade ? On se souvient avec émotion de la très réussie version Master System mais surtout de la version Pc-Engine (sur 2 Hu-cards!). Quant à Super R-Type, au début de la Super Famicom, ses nombreux ralentissements faisaient craindre le pire quant aux performances présumées de la 16 bits de Nintendo, avant que des petits programmeurs de génie n'aient l'idée d'utiliser le rab de puissance du processeur sonore de la SFC...
Bref, à l'époque, R-Type, c'était du solide, du mythique. Or, plus personne n'en a entendu parler depuis près de 20 ans avec la sortie de R-Type Final, premier du nom, sur PS2, censé être l'épisode hommage ultime.
Annoncé à la surprise générale le 1er avril 2020 par son géniteur, Kazuma Kujo, le shoot revient donc sur nos consoles modernes, développé par le studio nippon Granzella inc. (rattaché à IREM Corporation) et boosté par une campagne Kickstarter rapidement bouclée. Le retour gagnant d'une franchise poussiéreuse ?
Pas de surprise, le scénario tient comme toujours sur un quart de confetti : l'empire Bydo revient à la charge pour éradiquer l'espèce humaine, celle-là même qui cochonne tout et zigouille son prochain ! C'est sans compter sur la flotte de vaisseaux R-Type, portée par le fameux R-9 Arrow Head et son module de Force.
Au départ, seuls 3 vaisseaux sont disponibles mais vous pourrez rapidement en débloquer bien plus : le hangar contient en effet jusqu'à 99 vaisseaux, tous différents et modélisés avec un soin maniaque. Bien entendu, comme dans le 1er R-Type Final, vous constaterez rapidement qu'il y a de nombreux doublons et que la différence se fait essentiellement sur la couleur de la carlingue (que l'on peut de toute façon personnaliser, à coup de stickers s'il le faut...) et sur l'armement. Inutile de préciser que les plus cools sont aussi les plus chers, et qu'il faudra pas mal de temps pour tout déverrouiller : chaque partie apportera son lot de matériaux, en fonction de vos performances. Il existe également des vaisseaux plus "secrets", seul un code permet de les obtenir : mystère...
Votre choix effectué, et après une petite mise en scène aussi sympathique que dispensable présentant le décollage de la tête brulée que vous êtes (le jeu est d'ailleurs traduit en français!), vous serez catapulté dans l'espace, en plein milieu de l'affrontement Bydo. Avec l'affichage 3D, on aurait pu penser que Granzella se lance dans une impressionnante démonstration technique avec des caméras virevoltantes, des changements d'échelle et un rythme digne de l'excellent R-Type Delta (sur PsOne). Hélas, rien de tout cela ! Le jeu est très lent (même en modifiant la vitesse du vaisseau à la volée...), le scrolling poussif. Pire, des ralentissements se font sentir dès le 1er niveau, même si la jouabilité (classique mais efficace!) n'en pâtit pas. Un petit changement de perspective au détour d'un couloir métallique et le joueur reste sur des rails... ainsi que sur sa faim ! Pendant tout le jeu, votre vaisseau suivra un scrolling horizontal, à quelques rares exceptions près : le feeling arcade saute clairement aux yeux, à moins que ce ne soit un hommage trop parfait aux jeux des 90's ? Ce qui est sûr, c'est que les clins d'oeil à la série ne manquent pas : le bestiaire d'origine a été partiellement reproduit en 3D, les boss devenus cultes reviennent en mode alternatifs (comme l'alien du 1er niveau...), le gros vaisseau spatial de mi-parcours est toujours là... Pas de doute : c'est le R-Type que l'on connaît et que l'on aime malgré son immobilisme après tant d'années !
On peut régler la difficulté à sa convenance mais sachez qu'elle a, de toute façon, toujours été mal calibrée : avec le bon armement et la bonne Force (le module invulnérable détachable, à positionner à l'avant ou à l'arrière du vaisseau...), on peut aisément rouler sur un niveau entier avant de bloquer plusieurs crédits sur un seul et même passage, voire sur un boss trop puissant ou imprévisible (spéciale dédicace à celui du 2ème niveau et ses tentacules très irritants, il se reconnaitra). Pénible !
D'autant qu'à la moindre boulette ennemie, votre rutilant vaisseau explose, l'écran se fige, le jeu recharge au précédent check-point et vous reprenez à nu ! Un peu hardcore, le système de progression de l'armement pénalise donc le joueur qui tente de se relancer après un échec mais, surtout, le rythme est clairement interrompu. Pourquoi ne pas permettre la régénération immédiate du vaisseau comme dans le fabuleux Gradius V de Treasure pour Konami ? Sans doute encore pour des raisons de fidélité au matériau de base et son héritage Arcade...
Le cheminement permet de traverser plus d'une demi douzaine de niveaux avec une variation sur les 3 derniers, à chaque fois : cela permet donc de varier un peu après chaque tronc commun d'une partie à l'autre. Pourquoi à ce moment-là ne pas avoir adopté une progression à la Darius de Taito ? Les embranchements, c'est sympa aussi...
Les niveaux ne sont pas très longs et se finissent invariablement par un boss. Les thèmes sont variés mais excessivement classiques : la colonie de l'espace désaffectée, le labo bio-mécanique, le monde végétal... Vu et revu, R-Type a connu bien plus inspiré comme le niveau inondé de la version Delta par exemple.
D'autant que la réalisation est assez simple, voire simpliste en 2021 : modélisations au minimum syndical, textures baveuses et surtout, mise en scène très conventionnelle ! Pourquoi Kazuma Kujo n'a-t-il pas tenté de reproduire l'excellent feeling de R-Type Delta (encore lui!)? On continue à se le demander...
Dernier détail, au diapason du jeu : les musiques. Franchement quelconques, elles n'arrivent jamais à capter l'attention du joueur, le noyant dans un riff de guitare électrique assommant et peu mélodieux. Remettez-nous les musiques du 1er R-Type ou de Third Lightening, bon sang !
Vous l'aurez compris : on est ravi de retrouver R-Type, surtout que le 1er Final devait être...le dernier ! Mais cette nouvelle version n'apporte rien à la première mouture et celle-ci n'était déjà pas un hommage parfaitement réussi : même hangar, des niveaux randoms, très peu de nouvelles idées de gameplay originales, un aspect artistique paresseux, une réalisation médiocre... Tout cela sent le manque cruel d'inspiration et respecter l'esprit des jeux d'arcade d'antan sans prendre en compte les évolutions d'aujourd'hui, c'est louper le coche avec les nouvelles générations de joueurs. On ne va pas se mentir : inespéré, ce retour décevra néanmoins le fan de la 1ère heure qui y verra un rendez-vous manqué, contraint toutefois de s'en satisfaire, les shoots étant devenus une denrée rare. S'il reste dans l'absolu un shoot efficace, R-Type Final 2 s'avère bien trop sage et mollasson pour relancer la franchise : retour au hangar, bon pour la casse ?
Bref, à l'époque, R-Type, c'était du solide, du mythique. Or, plus personne n'en a entendu parler depuis près de 20 ans avec la sortie de R-Type Final, premier du nom, sur PS2, censé être l'épisode hommage ultime.
Annoncé à la surprise générale le 1er avril 2020 par son géniteur, Kazuma Kujo, le shoot revient donc sur nos consoles modernes, développé par le studio nippon Granzella inc. (rattaché à IREM Corporation) et boosté par une campagne Kickstarter rapidement bouclée. Le retour gagnant d'une franchise poussiéreuse ?
Pas de surprise, le scénario tient comme toujours sur un quart de confetti : l'empire Bydo revient à la charge pour éradiquer l'espèce humaine, celle-là même qui cochonne tout et zigouille son prochain ! C'est sans compter sur la flotte de vaisseaux R-Type, portée par le fameux R-9 Arrow Head et son module de Force.
Au départ, seuls 3 vaisseaux sont disponibles mais vous pourrez rapidement en débloquer bien plus : le hangar contient en effet jusqu'à 99 vaisseaux, tous différents et modélisés avec un soin maniaque. Bien entendu, comme dans le 1er R-Type Final, vous constaterez rapidement qu'il y a de nombreux doublons et que la différence se fait essentiellement sur la couleur de la carlingue (que l'on peut de toute façon personnaliser, à coup de stickers s'il le faut...) et sur l'armement. Inutile de préciser que les plus cools sont aussi les plus chers, et qu'il faudra pas mal de temps pour tout déverrouiller : chaque partie apportera son lot de matériaux, en fonction de vos performances. Il existe également des vaisseaux plus "secrets", seul un code permet de les obtenir : mystère...
Votre choix effectué, et après une petite mise en scène aussi sympathique que dispensable présentant le décollage de la tête brulée que vous êtes (le jeu est d'ailleurs traduit en français!), vous serez catapulté dans l'espace, en plein milieu de l'affrontement Bydo. Avec l'affichage 3D, on aurait pu penser que Granzella se lance dans une impressionnante démonstration technique avec des caméras virevoltantes, des changements d'échelle et un rythme digne de l'excellent R-Type Delta (sur PsOne). Hélas, rien de tout cela ! Le jeu est très lent (même en modifiant la vitesse du vaisseau à la volée...), le scrolling poussif. Pire, des ralentissements se font sentir dès le 1er niveau, même si la jouabilité (classique mais efficace!) n'en pâtit pas. Un petit changement de perspective au détour d'un couloir métallique et le joueur reste sur des rails... ainsi que sur sa faim ! Pendant tout le jeu, votre vaisseau suivra un scrolling horizontal, à quelques rares exceptions près : le feeling arcade saute clairement aux yeux, à moins que ce ne soit un hommage trop parfait aux jeux des 90's ? Ce qui est sûr, c'est que les clins d'oeil à la série ne manquent pas : le bestiaire d'origine a été partiellement reproduit en 3D, les boss devenus cultes reviennent en mode alternatifs (comme l'alien du 1er niveau...), le gros vaisseau spatial de mi-parcours est toujours là... Pas de doute : c'est le R-Type que l'on connaît et que l'on aime malgré son immobilisme après tant d'années !
On peut régler la difficulté à sa convenance mais sachez qu'elle a, de toute façon, toujours été mal calibrée : avec le bon armement et la bonne Force (le module invulnérable détachable, à positionner à l'avant ou à l'arrière du vaisseau...), on peut aisément rouler sur un niveau entier avant de bloquer plusieurs crédits sur un seul et même passage, voire sur un boss trop puissant ou imprévisible (spéciale dédicace à celui du 2ème niveau et ses tentacules très irritants, il se reconnaitra). Pénible !
D'autant qu'à la moindre boulette ennemie, votre rutilant vaisseau explose, l'écran se fige, le jeu recharge au précédent check-point et vous reprenez à nu ! Un peu hardcore, le système de progression de l'armement pénalise donc le joueur qui tente de se relancer après un échec mais, surtout, le rythme est clairement interrompu. Pourquoi ne pas permettre la régénération immédiate du vaisseau comme dans le fabuleux Gradius V de Treasure pour Konami ? Sans doute encore pour des raisons de fidélité au matériau de base et son héritage Arcade...
Le cheminement permet de traverser plus d'une demi douzaine de niveaux avec une variation sur les 3 derniers, à chaque fois : cela permet donc de varier un peu après chaque tronc commun d'une partie à l'autre. Pourquoi à ce moment-là ne pas avoir adopté une progression à la Darius de Taito ? Les embranchements, c'est sympa aussi...
Les niveaux ne sont pas très longs et se finissent invariablement par un boss. Les thèmes sont variés mais excessivement classiques : la colonie de l'espace désaffectée, le labo bio-mécanique, le monde végétal... Vu et revu, R-Type a connu bien plus inspiré comme le niveau inondé de la version Delta par exemple.
D'autant que la réalisation est assez simple, voire simpliste en 2021 : modélisations au minimum syndical, textures baveuses et surtout, mise en scène très conventionnelle ! Pourquoi Kazuma Kujo n'a-t-il pas tenté de reproduire l'excellent feeling de R-Type Delta (encore lui!)? On continue à se le demander...
Dernier détail, au diapason du jeu : les musiques. Franchement quelconques, elles n'arrivent jamais à capter l'attention du joueur, le noyant dans un riff de guitare électrique assommant et peu mélodieux. Remettez-nous les musiques du 1er R-Type ou de Third Lightening, bon sang !
Vous l'aurez compris : on est ravi de retrouver R-Type, surtout que le 1er Final devait être...le dernier ! Mais cette nouvelle version n'apporte rien à la première mouture et celle-ci n'était déjà pas un hommage parfaitement réussi : même hangar, des niveaux randoms, très peu de nouvelles idées de gameplay originales, un aspect artistique paresseux, une réalisation médiocre... Tout cela sent le manque cruel d'inspiration et respecter l'esprit des jeux d'arcade d'antan sans prendre en compte les évolutions d'aujourd'hui, c'est louper le coche avec les nouvelles générations de joueurs. On ne va pas se mentir : inespéré, ce retour décevra néanmoins le fan de la 1ère heure qui y verra un rendez-vous manqué, contraint toutefois de s'en satisfaire, les shoots étant devenus une denrée rare. S'il reste dans l'absolu un shoot efficace, R-Type Final 2 s'avère bien trop sage et mollasson pour relancer la franchise : retour au hangar, bon pour la casse ?
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ C'EST R-TYPE !
+ UN SHOOT EFFICACE MALGRÉ TOUT
+ BEAUCOUP DE VAISSEAUX À DÉBLOQUER ET À CUSTOMISER
+ UNE DERNIÈRE LIGNE DROITE QUI CHANGE À CHAQUE PARTIE
+ (TROP ?) FIDÈLE À L'ESPRIT DE LA SÉRIE
+ EN FRANÇAIS, SVP !
+ UN SHOOT EFFICACE MALGRÉ TOUT
+ BEAUCOUP DE VAISSEAUX À DÉBLOQUER ET À CUSTOMISER
+ UNE DERNIÈRE LIGNE DROITE QUI CHANGE À CHAQUE PARTIE
+ (TROP ?) FIDÈLE À L'ESPRIT DE LA SÉRIE
+ EN FRANÇAIS, SVP !
- UNE RÉALISATION TRÈS POUSSIVE
- UN MANQUE FLAGRANT D'AUDACE ET DE PUNCH
- UN JEU COINCÉ DANS LES ANNÉES 90
- OÙ SONT LES NOUVELLES BONNES IDÉES ?
- UN MANQUE FLAGRANT D'AUDACE ET DE PUNCH
- UN JEU COINCÉ DANS LES ANNÉES 90
- OÙ SONT LES NOUVELLES BONNES IDÉES ?
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