Test jeu vidéo
Publié le 25/03/2024 à 14h03 par Pikminouchon
Unicorn Overlord
9 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

RPG - STRATÉGIE

On ne va pas se mentir : chaque sortie d'un nouveau jeu de Vanillaware est non seulement un événement mais, aussi, un petit miracle ! Ce modeste studio japonais, filiale d'Atlus et de Sega, cultive le goût du jeu vidéo artisanal et l'amour du sprite 2D (énorme de préférence) : à chaque fois, cela représente forcément un coût et un risque financier... Après le succès critique de l'excellent 13 Sentinels et son univers techno-futuriste, le studio a fait le choix de revenir à ses premières amours, celles de l'Heroic Fantasy : "Unicorn Overlord" revendique un prestigieux héritage, celui de Grim Grimoire, de Grand Knights History ou de Dragon's Crown, les fans s'en rendront compte bien vite en y jouant. Et comme toujours avec Vanillaware, le gameplay s'articule toujours autour d'un genre bien précis : le tactical Rpg en l'occurence.

"Unicorn Overlord" raconte simplement l'histoire d'un jeune prince, Alain, qui a dû fuir son royaume de Cornia et une terrible oppression. Bien décidé à récupérer son trône et sa couronne, il en profite pour constituer une véritable petite armée de talents afin de libérer tous les territoires du joug d'un dictateur sanguinaire, le surpuissant Galvius.
Le scénario est assez simple et convenu mais les interventions des divers protagonistes sont passionnantes à découvrir. Saluons au passage l'excellente et indispensable traduction française : parfaite pour s'immerger dans cet univers à la fois familier et unique.

C'est un fait, "Unicorn Overlord" fait beaucoup penser à l'illustre "Tactics Ogre" ou à "Ogre Battle". Pourtant, George Kamitani et son équipe ont su imposer une nouvelle approche et, surtout une nouvelle dynamique. Oui, les combats sont très nombreux, mais l'ensemble est servi par un background passionnant et par le charisme de très nombreux personnages jouables (qui sont autant de classes, en fait). Le jeu s'adapte aussi au rythme du joueur : on peut accélérer voire carément zapper les joutes pour arriver rapidement au résultat : même si les batailles s'enchaînent, il est tout à fait possible d'en connaître l'issue rapidement.

Réunir une équipe hétéroclite et complémentaire est donc au cœur du jeu. Sachez que chaque nouvelle recrue est présentée avec son histoire et que Vanillaware a créé un contexte différent pour chacune d'entre elle... Les développeurs ont d'ailleurs eu le bon goût de ne pas noyer le joueur sous des tonnes de textes ou de cinématiques statiques et soporifiques : en quelques lignes seulement (entièrement doublées en japonais ou en anglais), l'affaire est entendue et l'histoire avance efficacement... Bien souvent, il s'âgit de battre puis de convaincre une unité adverse de rejoindre votre troupe, à moins de passer le rénégat au fil de l'épée. A vous de voir, mais il serait dommage de se priver d'un talentueux allié supplémentaire... Parfois, vos décisions auront même des répercussions sur la suite du scénario : ça commence dès le départ avec ce gredin de Gamel, par exemple...

La map est gigantesque, d'un seul bloc, et son style graphique fait beaucoup penser à "Octopath Traveler" : on s'y déplace simplement, on loote des objets brillants (quêtes annexes oblige...), on libère des villes ou des forts... Chaque fois, c'est l'occasion de faire du shopping côté équipement mais aussi de se remplir la panse, bonus à la clef, dans les estaminets urbains : c'est, bien entendu, l'occasion de reluquer avec gourmandise le rendu des magnifiques plats concoctés par les talentueux artistes de Vanillaware ! Une de leur marque de fabrique qui ne fait jamais défaut, d'une production à l'autre : les fans du studio apprécieront, comme toujours.

Mais revenons aux batailles, dont la pluspart restent optionnelles : dès que vous touchez un drapeau sur la map, une rixe s'enclenche. Il faut alors déployer une de vos unités (composées de un à six membres, à disposer en fonction de leurs affinités ou de leurs compétences...) puis aller au contact des autres unités ennemies, en temps réel. Il y a tout un système de points d'action permettant de déployer de nouvelles troupes, de se déplacer ou de guerroyer. L'idée est de bien gérer son stock de points quitte à se reposer : dans ce cas, on ne peut plus âgir mais on recharge ses PA. Toujours mieux que de se retrouver en rade face à l'adversaire !
Quand la bataille s'enclenche, la vue change au profil d'un magnifique affichage en 2D : les sprites, amis ou ennemis, sont sublimes, superbement détaillés et animés. Gros comme des maisons, c'est un plaisir de découvrir leurs capacités au combat. Sachez que tout est automatisé : là encore, chaque unité a des points d'action (basiquement, d'attaque) et des points de soutien... Enfin, tout est une question d'équilibre : il faut bien penser à varier la composition des ses différentes escouades, on n'affronte pas un archer comme un gladiateur par exemple. D'où la nécessité d'avoir plusieurs équipes en stock, hétéroclites ou au contraire très spécialisées, afin de palier à tous les cas de figure : avant chaque escarmouche, une statistique s'affiche, permettant de deviner l'issue du combat. Si plusieurs de vos unités entrent au contact d'un même ennemi, il est alors judicieux d'opter pour celle qui s'en tirera le mieux ou qui sera capable de ressortir vainqueur. Parfois, quelques objets en stock peuvent donner un coup de pouce salvateur... Pas d'inquiétude : le chrono se fige le temps pour le joueur de prendre ses décisions et de déplacer ses troupes.
En parallèle de la composition des équipes, on peut mettre la main dans le cambouis et régler des tas de petits détails, à commencer par l'équipement ou le stock d'objets. Bien plus délicat, en rentrant dans le système pointu du jeu, vous pourrez paramètrer la moindre intervention ou utilisation de capacités en fonction de votre façon de jouer : par exemple, attaquer en priorité les unités volantes, ou bien concentrer les buffs sur la première ligne... Tout est largement ajustable, un tuning indispensable dans les modes de difficulté avancés !

A l'issue de ces batailles, des médailles vous seront octroyées : elles sont essentielles et servent principalement à augmenter la taille de vos équipes (jusqu'à 6 personnages chacune), à en créer de nouvelles ou à recruter de nouveaux mercenaires dans les forts... Parfait si vous manquez d'archers ou de sorciers, par exemple ! Bien entendu, tout ce beau monde possède son lot de points d'expérience : au fil du jeu, vos combattants deviendront plus forts, plus résistants, moins sensibles à la magie, etc... Bien souvent, tout dépendra des compétences de base de chaque classe, et il y en a un sacré paquet à découvrir et à maîtriser, toujours avec un soucis du détail incroyable et un character design affirmé : un régal ! Et si vous n'en avez pas assez, vous pourrez encore changer de classe et opter pour les classes avancées : surpuissantes, elles méritent bien d'y investir quelques médailles durement gagnées.

Côté graphisme, il faut souligner le nombre hallucinant de décors à traverser : outre les classiques désert, forêt, ou château, il n'est jamais rare de découvrir de nouveaux endroits, jamais vus précédemment, même le temps d'une cinématique. Ainsi, les ruelles, les ports, les prisons apporteront leur dose de surprise: un sens du détail et de l'esthétique qui fait honneur à Vanillaware, le tout rappelant forcément l'excellent "Dragon's Crown"... En fait, le jeu est visuellement très varié et rend ce monde vivant et organique.
En fait, seules les musiques ne nous ont pas convaincu : mis à part le thème récurrent sur la map, rien de folichon à se mettre dans les oreilles, pourtant Basiscape était aux commandes, comme toujours. On regrette amèrement la fabuleuse OST de "Dragon's Crown"...
Dernier petit point : comme tous les jeux de Vanillaware, son gameplay jusqu'au-boutiste peut lasser sur le long terme, d'autant que la durée de vie d'"Unicorn Overlord" est gigantesque si vous souhaitez tout faire et recruter tout le monde. Les batailles sont très nombreuses, soyez prévenus ! Néanmoins, celles qui servent l'avancée de l'histoire offrent toujours de belles variantes et sont toutes différentes dans leur approche : attaquer plusieurs villes simultanément, éteindre un incendie dans une forêt, etc... Le tout, en temps limité.

Au final, "Unicorn Overlord" est un Tactical Action qui tient toutes ses promesses : c'est un jeu qui simplifie l'approche tactique en proposant un rythme dynamique sans pour autant sacrifier une richesse certaine. Il s'adresse à un large panel de joueurs tant il s'adapte à l'envie de chacun : on peut enchaîner les batailles sans trop se poser de questions juste en augmentant les troupes de son armada ou, au contraire, jouer à l'économie en optimisant chaque unité dans ses plus petits réglages... Finalement, sa grande simplification pourrait le faire passer pour un jeu de statistiques mais ce serait éluder une grande partie de ses qualités intrinsèques. Enfin, son esthétique ébouriffante en fait un maître étalon, ce que Vanillaware a pu proposer de mieux dans son catalogue aux mille gemmes... Après 10 ans de développement, on peut affirmer sans hésiter que le pari est gagné : "Unicorn Overlord" se hisse au sommet.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
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+ LE NOUVEAU VANILLAWARE EST LÀ !

+ UN MONDE HEROIC FANTASY DE TOUTE BEAUTÉ

+ UN SYSTÈME À LA FOIS SIMPLE ET PROFOND

+ DES AMÉNAGEMENTS QOL TOUJOURS APPRÉCIABLES !

+ UNE DURÉE DE VIE TITANESQUE ET UNE HISTOIRE APPRÉCIABLE

+ L'EXCELLENTE ET INDISPENSABLE LOCALISATION EN FRANÇAIS

+ LA NOURRITURE : ALLÉCHANTE, BIEN ENTENDU
- L'OST EN RETRAIT, DOMMAGE...

- UN PEU LASSANT SUR LE LONG TERME ?

- RINGARDISE TELLEMENT DE JEUX EN 3D !
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